A.Montebourg a écrit à Martine Aubry, pour l'alerter sur de la corruption touchant, des élus du Pas-de-Calais.
Le député PS de Saône-et-Loire Arnaud Montebourg a écrit fin novembre à la première secrétaire du PS, Martine Aubry, pour l'alerter sur des faits des corruption touchant, selon lui, des élus du Pas-de-Calais, a-t-on appris mercredi auprès du PS.
Dans cette lettre datée du 21 novembre, le troisième homme de la primaire socialiste met en cause notamment le député-maire de Liévin, Jean-Pierre Kucheida, a dit François Lamy, bras droit de la première secrétaire du PS, interrogé par l'AFP et qui a répondu à M. Montebourg.
"Pour l'instant, nous n'avons connaissance que d'un rapport de la cour régionale des comptes faisant état de problèmes de gestion touchant la Soginorpa, filiale de l'Epinorpa, bailleur social dont M. Kucheida est président", a expliqué le député de l'Essonne.
"Si Arnaud Montebourg est en possession d'autres pièces il faut qu'il en fasse état devant les instances du parti ou qu'il les transmette à la justice", a-t-il affirmé.
"Les faits sont trop graves pour qu'on les règle par des mesures d'âge", a ajouté
M. Lamy.
Dans sa lettre, M. Montebourg propose d'empêcher M. Kucheida, 68 ans, de se représenter aux prochaines législatives. Il s'appuie sur sa proposition de limiter à 67 ans l'âge des postulants à la députation.
Les militants de la 12e circonscription du Pas-de-Calais viennent de proposer à nouveau M. Kucheida comme candidat socialiste aux législatives.
L'entourage du député de Saône-et-Loire a fait savoir que ce dernier ne souhaitait "pas communiquer à la presse cette lettre confidentielle et privée".
Selon des informations de presse que le parquet de Lille refusait toujours de commenter mercredi, ce dernier aurait ouvert au printemps dernier une enquête préliminaire à la suite de courriers de l'ancien maire PS d'Hénin-Beaumont Gerard Dalongeville, mis en examen en avril 2009 pour détournement de fonds publics, faux en écriture et favoritisme dans une affaire de fausses factures.
Cet édile révoqué, incarcéré à deux reprises et depuis sous contrôle judiciciaire, a énoncé dans ces écrits adressés au juge d'instruction de Béthune (Pas-de-Calais) un système de financement occulte du PS de ce département - parmi les plus importants au niveau national - ainsi que des emplois fictifs.
Il y mentionne notamment Jean-Pierre Kucheida, député-maire de Liévin, par l'intermédiaire de sa gestion à la tête de l'Epinorpa et de la Soginorpa, sociétés gérant les anciens logements miniers.
M. Kucheida, a déclaré mercredi à l'AFP n'avoir "jamais financé le parti socialiste
à partir de la Soginorpa" et qu'il n'y avait eu "aucun emploi fictif à la mairie de Lievin".
Il s'estime "profondément diffamé", affirmant qu'on essayait de "le déstabiliser
sur le plan politique, alors qu'on est en pleine campagne électorale".
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