Une étude montre que 46% des Roubaisiens vivent sous le seuil de pauvreté. Un record national.
C'est la première fois en France que le bureau d'études Compas établit le taux de pauvreté local des les cent plus grandes villes. Il est publié par « La Gazette des communes » . Le journal précise que le but n'est pas d’établir un classement mais les données sont disponibles et précises pour toutes les villes, notamment Roubaix.
Selon cette étude, 46 % de la population roubaisienne vivrait sous le seuil de pauvreté -(défini à 954 euros). "Notre taux circonscrit une pauvreté concernant des gens modestes, pas la grande pauvreté », précise Hervé Guéry, directeur du Compas, qui reconnaît que la pauvreté n'est pas facile à estimer ou quantifier. Ce qui rend cette étude sérieuse et documentée, fragile.
Un chiffre amplifié par la crise ?
Reste que le taux roubaisien est impressionnant (près d'une personne sur deux !) surtout comparé à d'autres villes, pour lesquelles la même méthodolgie a été utilisée. 46%, c'est le taux le plus haut de France avec celui de St-Pierre (la Réunion). Il contraste évidemment avec le taux de Neuilly-sur-Seine (9%) mais aussi avec les taux des autres villes du Nord Pas-de-Calais :
-Calais : 30%
-Tourcoing : 28%
-Lille : 27%
-Dunkerque : 19%
-Villeneuve d'Ascq : 19%
Interrogé par Nord-Eclair, le maire de Roubaix, Pierre Dubois s'est montré surpris : « J'avais coutume de dire, sans prendre appui sur une étude scientifique, qu'un tiers de la population vivait de minimas sociaux ou d'allocations au sens large. Le chiffre a pu être amplifié par la crise, mais là... C'est 10 points de plus ! »
Déjà en 2010, Roubaix avait été désignée ville la plus pauvre de France par le Journal du Net.
Le contraste est saisissant avec un autre classement annuel, celui du magazine Challenges : les deux familles les plus riches de France sont roubaisiennes (celles de Bernard Arnault et la famille Mulliez) !