Les petits belges travaillent le mercredi matin et finissent l'école plus tôt l'après-midi. Un exemple à suivre ?
Semaine de 4 jours et demi, école le mercredi matin, horaires allégés et aide aux devoirs généralisée en fin d'après-midi. Tel est le projet du ministre de l'Education Nationale, Vincent Peillon, pour la prochaine rentrée scolaire 2013.
Cette organisation est en place depuis une trentaine d'années, chez nos voisins belges. De l'autre côté de la frontière, les élèves des écoles primaires travaillent le mercredi matin. En contrepartie, la journée de classe les quatre autres jours est allégée. Elle s'achève entre 15h et 16h, contre 16h30 dans la plupart des écoles françaises. Les petits belges n'ont que 5h de cours maximum chaque jour, soit une heure de moins qu'en France.
Nous sommes allés voir comment s'organisait la journée d'un élève en Belgique, dans une école primaire communale du centre-ville de Tournai, l'Ecole de la Justice.
Dans cette école de Tournai, les parents peuvent venir chercher leurs enfants à 15h50, même si cela demande une certaine organisation. Pour les enfants dont les parents ne peuvent se libérer aussi tôt, une aide aux devoirs est organisée jusqu'à 17 heures. La commune de Tournai demande dans ce cas une petite contribution d'environ 15 centimes d'euros par heure, qui permet, en partie, de rétribuer les enseignants qui viennent dispenser cette aide. A l'Ecole de la Justice, près de la motié des élèves y sont inscrits.
Un modèle transposable en France ?
Chez nous, Vincent Peillon envisage lui aussi mettre en place ce genre aide aux devoirs et même la généraliser. Car si le ministre souhaite que la classe s'achève vers 15h30, il ne veut voir aucun enfant quitter l'école avant 16h30, contre il l'a expliqué lors d'une conférence de presse le 11 octobre dernier.
Chaque enseignant devrait ainsi assurer chaque jour une demi-heure d'aide aux devoirs avec sa classe, jusqu'à 16 heures, avant qu'un système de garderie, assuré par les collectivités locales, ne prenne le relais pour la dernière demi-heure.
Ce dispositif - qui s'éloigne légèrement de l'exemple belge où l'aide aux devoirs reste optionnelle et peut durer une heure maximum - constitue un point de friction entre le Ministère de l'Education Nationale et les syndicats enseignants. "Le dispositif d'une demi-heure d'aide aux devoirs proposé en classe entière ne permettra pas un suivi particulier des élèves qui en auraient le plus besoin. Quid de la situation des élèves de maternelle qui, eux, n'ont pas de devoirs ?", a relevé ainsi le SNUipp-FSU. "Pour les enseignants non plus, le compte n'y est pas. De quatre journées à l'école, 24 heures hebdomadaires devant la classe entière et 60 heures annuelles d'aide personnalisée à un petit groupe d'élèves, ils passeraient à 25 heures devant toute la classe et une demi-journée supplémentaire à l'école : où est l'amélioration de leurs conditions de vie professionnelle et personnelle ?". En Belgique, l'aide aux devoirs ne fait pas partie des obligations de service des enseignants. Ils se portent volontaires et sont rémunérés en heure supplémentaire.
"Ce que propose Peillon frise le ridicule : 30 minutes dans la classe, avec tous les élèves. Soit une minute par élève, en gros. Ah, ils vont être bien faits les devoirs ! Ah elles vont être bien sues les leçons !", s'agace le blogueur Lucien Marboeuf, professeur des écoles. "Après les devoirs, les collectivités locales prendraient le relais pour… 30 minutes. Si on compte les déplacements, le passage aux toilettes, etc., il restera 20 minutes aux collectivités pour faire quoi ? Rien. On parle d’éveil artistique et sportif, on aura à peine de la garderie dans la cour de récré."