Un médiateur a été désigné pour déterminer si les conditions d'une reprise de l'activité sont réunies.
Le juge des référés du tribunal de grande instance de Paris a décidé mardi de désigner un médiateur pour déterminer si sont réunies les conditions d'une reprise de l'activité de la compagnie de ferries maritime SeaFrance, placée en liquidation judiciaire.
Ce médiateur permettra de "rencontrer les différentes parties et d'évaluer une fois la discussion engagée si les conditions d'une reprise de l'activité sont possibles ou non", a indiqué le juge Maurice Richard à l'issue de l'audience, qui s'est tenue en présence d'un représentant du ministère public.
"Du fait qu'un dialogue se noue, les conditions vont évoluer", a-t-il estimé, précisant qu'il rendrait son ordonnance "demain (mercredi) ou après-demain" et que le médiateur aurait un délai très court.
Malgré la liquidation judiciaire avec poursuite de l'activité jusqu'au 28 janvier décidée le 16 novembre par le tribunal de commerce de Paris, les quatre ferries de la compagnie sont à quai à Calais (Pas-de-Calais), sur décision des administrateurs judiciaires qui invoquent des risques pour la sécurité des passagers et du personnel.
La CFDT maritime Nord a donc assigné en référé SeaFrance, filiale de la SNCF et dernière société française à assurer la liaison maritime Calais-Douvres, ses administrateurs et la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), qui gère le port, pour réclamer la possibilité que les salariés réintègrent leur poste de travail et donc la relance des rotations.
"On est partagé", a réagi vendredi Didier Cappelle, secrétaire générale de la CFDT Maritime. "Tout ça c'est pour gagner du temps et pendant ce temps là, au prétexte d'hypotétiques problèmes de sécurité, on est en train de tuer SeaFrance".
Pour l'avocate de la CFDT Me Nathalie Campagnollo, il faut faire de ce médiateur "un outil réel" et "rappeler aux politiques les enjeux. Chaque jour qui passe est important et il faut un engagement très clair pour donner une bonne image à la Scop".
La CFDT, syndicat majoritaire chez SeaFrance, soutient la création d'une Scop (Société coopérative et participative), projet jugé insuffisant par le tribunal de commerce de Paris tout comme celui émanant de Louis Dreyfus Armateurs (LDA), associé au groupe de ferries danois DFDS et qui prévoyait la sauvegarde de 460 emplois équivalents temps plein sur 880. Le gouvernement, la CFDT et les parties prenantes doivent se réunir à nouveau cette semaine.
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