La CGT estime que si PSA reçoit des aides publiques, il n'est pas question de signer un accord de compétitivité.
La direction de PSA Peugeot Citroën doit "renoncer" à faire signer un accord de compétitivité sur son site de Sevelnord si le groupe automobile reçoit des aides publiques, a estimé mardi le syndicat CGT de l'usine située à Hordain (Nord).
"Pour la CGT, si le groupe PSA veut bénéficier de fonds publics, il doit au préalable renoncer à son accord de compétitivité qu'il veut mettre en place sur le site de Sevelnord (...)", souligne la CGT dans un communiqué.
Assimilé par la CGT à un "chantage à l'emploi", cet accord prévoit notamment "le gel des salaires et la remise en cause d'acquis importants chez Sevelnord" et "(ouvre)
la porte à un recul social sans précédent, dans tout le groupe PSA et au-delà".
"La direction voudrait faire signer les organisations syndicales avant vendredi, jour où nous partons en congés pour un mois complet", a déclaré Ludovic Bouvier, secrétaire général de la CGT Sevelnord, qui a toujours refusé de signer un accord qu'elle assimile à du "chantage" contre l'attribution par PSA de la production d'un nouveau véhicule utilitaire, le K-zéro, à l'horizon 2015-2016.
"La direction PSA profite de l'annonce de la fermeture du site d'Aulnay et la suppression de 8.000 emplois sur le groupe pour faire planer le spectre de la fermeture du site de Sevelnord pour ainsi faire pression sur les salariés de Sevelnord avec un accord de compétitivité et sur le gouvernement pour obtenir des fonds publics", a ajouté la CGT dans son communiqué.
Si la CGT est contre cet accord, le SPI-GSEA y serait favorable, alors que la CFE-CGC et la FO réclament des contreparties sur l'emploi.
Le président du directoire de PSA, Philippe Varin, a été reçu lundi après-midi par le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, après l'annonce d'un accord de coopération avec Toyota, à qui il fournira des véhicules utilitaires légers.
Si Sevelnord, qui emploie 2.800 personnes, produisait déjà ce type de véhicules en partenariat avec Fiat jusqu'à ce que ce dernier se retire, PSA n'a pas mentionné explicitement le site d'Hordain dans son accord avec le groupe japonais, une des conditions étant de "s'assurer de la compétitivité du site" pour assurer la pérénnité de l'usine.
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