Tony Vairelles, mis en examen pour tentative d'assassinat continue de nier les faits qui lui sont reprochés.
Jimmy et Giovan Vairelles, deux des frères de l'ex-international de football Tony Vairelles, tous mis en examen pour tentative d'assassinat dans une discothèque fin octobre près de Nancy, ont été entendus lundi par un juge d'instruction et ont nié les faits qui leur sont reprochés, selon leurs avocats.
"Ils nient ce qu'on leur reproche. Ils ont expliqué qu'ils se sont d'abord fait tabasser par les videurs, à l'intérieur de la discothèque, au motif qu'ils buvaient un verre trop près de la piste", a dit l'un de leurs avocats, Me Liliane Glock. Tony Vairelles avait déjà été entendu par le juge d'instruction le 16 novembre et il avait lui aussi nié les faits. Le footballeur et trois de ses frères sont suspectés d'être, à la suite de cet incident, les auteurs de coups de feu qui ont blessé trois vigiles d'une discothèque d'Essey-lès-Nancy (Meurthe-et-Moselle), dans la nuit du 22 au 23 octobre.
Selon l'accusation, après cette altercation à l'intérieur la discothèque, Jimmy et Giovan ont été expulsés, puis sont revenus armés d'une batte de base-ball et d'une chaîne métallique pour chiens. "Nos clients le contestent absolument, cet épisode n'existe pas. Ce sont les portiers qui ont fourni aux enquêteurs la chaîne et la batte: comment les ont-ils obtenus?", s'est interrogée Me Glock, en soutenant que les portiers avaient préalablement subtilisé les clés de la voiture des frères Vairelles. "C'est pour cela qu'ils ont appelé leurs deux grands frères, Tony et Fabrice, pour qu'ils reviennent les rechercher", a-t-elle dit. Des coups de feu auraient ensuite été tirés, blessant les trois vigiles. "Les quatre frères Vairelles ont entendu les coups de feu, mais nient en être les auteurs. Toutes leurs déclarations, depuis le départ, sont concordantes, à la différence de celles des videurs", a déclaré une autre avocate de la fratrie, Me Virginie Barbosa.
Vidéo inexploitable
Les vigiles ont affirmé que les quatre frères avaient tiré avec trois armes à feu. Trois des portiers ont été blessés: l'un à la main en se protégeant le visage, un autre à la cuisse, le troisième dans le flanc à proximité de la colonne vertébrale. Les deux représentantes de la défense ont par ailleurs obtenu un réquisitoire supplétif du procureur de la République à Nancy, en date du 28 novembre, pour violences contre X, après que les frères Vairelles eurent déposé plainte contre les vigiles. "Dans ce dossier, on se moque de nous: nous avons quatre plaintes d'autres clients, déposées depuis plus d'un an, ainsi qu'une dizaine d'attestations qui rapportent que ces portiers sont coutumiers de violences", ont affirmé les avocats. Me Glock a en outre déclaré que la vidéosurveillance du parking sur lesquels se seraient produits les faits était inexploitable: "La bande montre... un concert des Enfoirés! Et la discothèque n'est pas en mesure de s'expliquer sur ce point", a-t-elle souligné.
Reportage réalisé fin octobre 2011
Placés en détention provisoire depuis le 26 octobre, les quatre frères Vairelles ont déposé des demandes de remise en liberté, qui doivent être examinées cette semaine. Né à Nancy où il a commencé sa carrière, Tony Vairelles a été sélectionné huit fois en équipe de France entre 1998 et 2000 (1 but). Originaire de la communauté gitane, personnage haut en couleur, il a marqué l'histoire du football français, notamment à Lens, autant par son talent de buteur que par son emblématique coupe de cheveux.
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