Un jour de vote dans le Nord Pas-de-Calais

Faible participation, tensions FN/Front de Gauche à Hénin-Beaumont... résumé de ce dimanche de 1er tour.

Les bureaux de vote ont ouvert à 8 heures ce matin dans toute la région, pour ce premier tour des élections législatives. Premier enjeu: la participation. A Roubaix, ville où l'abstention est régulièrement l'une des plus fortes du Nord Pas-de-Calais, on nourrissait quelques inquiétudes ce matin.

A 17h, la participation était effectivement plus faible dans le département du Nord que lors des dernières législatives : 45.8% dans le Nord (contre 49.8% en 2007). En revanche, dans le Pas-de-Calais, elle était légèrement en hausse à la même heure : 47.5% (contre 46.14%).

En tout cas, pour les personnalités politiques de la région, pas question de bouder les urnes, qu'elles soient ou non candidates. Martine Aubry a ainsi voté ce matin dans le Vieux-Lille, Jean-Louis Borloo à Valenciennes, Alain Bocquet à Saint-Amand-les-Eaux et Frédéric Cuvillier à Boulogne-sur-Mer. Le ministre délégué aux Transports et à l'Economie maritime, candidat dans la 5e circonscription du Pas-de-Calais, a été accueilli à son bureau de vote par des marins CGT de... Marseille, venus dénoncer la concurrence des compagnies employant des marins étrangers moins bien payés.

A Hénin-Beaumont, Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon ont passé la journée dans les bureaux de vote de la 11^e circonscription du Pas-de-Calais, en prenant bien soin de  s’éviter. La candidate du Front National a glissé son bulletin dans l’urne vers 11h30, à l’école Jean-Jacques Rousseau, entourée de nombreux photographes et cameramen venus assister à ce « duel au sommet » suivi par la France entière.  Son adversaire du Front de Gauche, lui, n’a pas voté dans la région, mais à Paris, par procuration.

A Méricourt, la police a du intervenir dans un bureau de vote. L'assesseur du Front National, qui s'était présenté au bureau de vote numéro 7 de Méricourt, mairie tenue par le Parti Communiste, pour y contrôler la régularité des opérations de vote, s'était vu empêché d'entrer par le président du bureau de vote. "C'est grave", a dénoncé Marine Le Pen. "On s'aperçoit que les vieilles méthodes du Parti communiste sont toujours de mise. Ils commettent un acte répréhensible, antidémocratique et illégal".

"Le Front national provoque des incidents", a rétorqué Jean-Luc Mélenchon. "Nous évaluons cela comme une provocation. Nous avons appelé la police. Ce sont des méthodes assez classiques d'une organisation fasciste." Le Front de Gauche a notamment dénoncé dans un communiqué le "comportement agressif et menaçant" de Steeve Briois, suppléant de Marine Le Pen aux législatives, qui s'était rendu sur les lieux au moment de l'incident.

"L'incident, qui a eu lieu en début de matinée, a été réglé dans le calme et en moins d'une heure. Il est désormais clos et n'a en aucun cas perturbé ni ralenti le processus de vote dans ce bureau", a assuré la préfecture du Pas-de-Calais. "Il y a manifestement eu un problème de compréhension entre les deux hommes, qui ont demandé conjointement l'intervention de la préfecture et des forces de l'ordre pour régler l'incident. Il s'est avéré que l'assesseur du Front National était tout à fait en règle et s'était vu délivrer un récépissé attestant de l'enregistrement de sa candidature à cette fonction", a indiqué la préfecture, sans pouvoir préciser si l'assesseur avait ou non présenté ce récépissé au président du bureau de vote.

Autre fait marquant de la journée, le retour à Hénin-Beaumont de l'ancien maire, Gérard Dalongeville. Grâce à l'assouplissement de son contrôle judiciaire, il a pu venir voter pour la première fois depuis sa mise en examen dans une affaire de fausses factures. Il a même annoncé qu'il avait l'intention de se présenter de nouveau aux élections municipales d'Hénin-Beaumont en 2014 !