Voici les derniers chiffres de l'évolution de l'épidémie dans les hôpitaux des Hauts-de-France, selon le dernier bilan de Santé publique France, ce samedi 6 juin.
2 personnes sont décédées des suites du Covid-19, ces dernières 24 heures, dans les hôpitaux des Hauts-de-France, contre 8 vendredi. C'est le dernier bilan quotidien publié ce samedi 6 juin par Santé publique France. Il porte à 1774 le nombre de personnes décédées depuis le début de l'épidémie dans la région.
Ce chiffre, on le rappelle, comptabilise uniquement les décès survenus dans les hôpitaux régionaux. Depuis le 31 mars, l'Agence régional de Santé (ARS) a céssé de communiquer le décompte des morts par lieu de résidence. Elle renvoie depuis vers le site gouvernemental Géodes (Santé publique France), qui comptabilise, lui, les décès survenus à l'hôpital, ce qui inclut aussi des patients domiciliés dans d'autres départements, voire d'autres régions.
À ce bilan hospitalier, s'ajoutent 680 décès survenus dans les Etablissement d'Hébergement pour Personnes Agées Dépendantes (Ehpad) des Hauts-de-France à la date du 2 juin.
On dénombre également 8 décès dans les autres établissements médico-sociaux (EMS) de la région.
Les décès du Covid-19 survenus au domicile ne sont pas comptabilisés. Leur nombre n'a jamais été officiellement chiffré.
"L'épidémie est sous contrôle", affirmait vendredi, Etienne Champion, le directeur de l'ARS Hauts-de-France, sur France 3. "Ça veut dire deux choses : d'une part, qu'elle est toujours là, mais ça veut dire aussi que nous la contrôlons. Tous les jours, dans la région, il y a 3 à 4000 tests qui sont faits (un peu moins le week-end). La grande majorité de ces tests sont faits sur des citoyens qui ont une prescription médicale. Sur ces tests, on en a environ 2% qui sont positifs. Ce qui est beaucoup moins qui ce qui pouvait être le cas lorsque l'épidémie était forte (10-20%). Mais ça reste quand même une circulation virale."
Patients hospitalisés, patients en réanimation
Le nombre de patients actuellement hospitalisés dans les Hauts-de-France pour Covid-19 poursuit sa baisse. Il est descendu ce samedi à 1292 personnes, soit 1 de moins que vendredi.
Parmi ces patients encore hospitalisés, 108 sont actuellement pris en charge dans un service de réanimation ou de soins intensifs, soit 2 de plus que vendredi. Ce chiffre repart légèrement à la hausse.
Dans les Hauts-de-France, ce sont les hôpitaux du Nord qui accueillent le plus de patients en réanimation (45) devant ceux du Pas-de-Calais (32), de l'Aisne (13), de l'Oise (12) et de la Somme (6).
9 nouveaux patients ont encore été hospitalisés pour Covid-19 ces dernières 24 heures, contre 23 vendredi. Dans le même temps, on compte trois nouvelles admissions en réanimation, dans l'Aisne, contre 1 vendredi.
Ces dernières 24 heures, 9 personnes ont pu quitter l'hôpital dans la région et retourner à leur domicile après avoir été soignées pour le coronavirus (contre 53 vendredi).
Depuis le 1er mars, 5888 personnes hospitalisées dans les Hauts-de-France en raison du Covid-19 ont déjà pu regagner leur domicile.
Les Hauts-de-France en vert
Le mardi 2 juin a marqué le début de la phase 2 du déconfinement. Le Premier ministre Edouard Philippe avait dévoilé la nouvelle carte du déconfinement, dans laquelle la région Hauts-de-France apparaissait pour la première fois en vert.
?️ Communiqué | Point de situation #Coronavirus du jeudi 11 juin
— Ministère des Solidarités et de la Santé (@MinSoliSante) June 11, 2020
◾ 29 346 personnes sont décédées en France
◾ 72 149 personnes sont rentrées à domicile
◾ 11 465 personnes hospitalisées
◾ 903 patients #COVID19 graves en réanimationhttps://t.co/ngBYhFqRLz
Quatres critères ont été pris en compte pour établir ce classement :
- le taux d'incidence (ou activité épidémique), mesurée par le nombre de tests positifs réalisés dans chaque département pendant une semaine, rapportés à 100 000 habitants.
- le taux de positivité des tests Covid-19 réalisés dans chaque département.
- le R0, c'est-à-dire le taux de reproduction du virus.
- la tension hospitalière, soit le taux d’occupation des lits de réanimation, occupés par des patients Covid-19 par rapport à la capacité initiale en réanimation.
Le département du Nord est quand même classé en orange sur l'un de ces quatre nouveaux critères dévoilés par le gouvernement : le taux d'incidence, c'est-à-dire l'activité épidémique. "Le taux d’incidence le plus élevé est observé dans le département du Nord (12,7 cas pour 100 000 habitants), où plusieurs clusters signalés sont en cours d’investigation et de campagne de dépistages de grande ampleur", indique de nouveau Santé publique France dans son dernier bilan épidémiologique pour la région, en date du 4 juin. "Il était de 7,2/100 000 dans l’Aisne, 4,5/100 000 dans l’Oise, 6,3/100 000 dans la Somme et 3,3/100 000 dans le Pas-de-Calais".
Les chiffres nationaux
Ce samedi 6 juin, Santé publique France indique que le nombre de décès s'élève à 29 146 personnes dans l'ensemble du pays, soit 35 de plus que vendredi.
On compte encore 12 696 personnes hospitalisées en France pour Covid-19. Parmi elles, 1059 sont actuellement en réanimation (35 de moins que vendredi).
L'European Centre for Disease Prevention and Control recense ce samedi près de 394 713 décès dans le monde liés à cette pandémie de coronavirus Covid-19.
Le difficile comptage des morts du coronavirus
Le comptage quotidien des morts du Covid-19, dont le nombre officiel a dépassé les 200 000 dans le monde, est un exercice délicat, le recueil des données en temps réel n'étant que parcellaire et les méthodes variables selon les pays.L'Espagne, l'Allemagne, le Luxembourg et la Corée du Sud comptabilisent tous les décès de personnes testées positives au Covid-19, que ce soit à l'hôpital ou en dehors. En Belgique, où les maisons de retraite concentrent officiellement plus de la moitié des cas mortels liés à cette maladie, les chiffres incluent la mort des victimes du coronavirus non testées mais suspectées d'avoir été atteintes. Les chiffres français recensent eux aussi les morts survenues dans les maisons de retraite (plus d'un tiers du total).
Mais d'autres pays, comme l'Iran et la Chine, ne font état dans leurs bilans quotidiens que des décès à l'hôpital. C'est aussi le cas au Royaume-Uni. Des chiffres plus complets sont rendus publics chaque semaine par le Bureau national des statistiques, mais avec une latence d'une dizaine de jours et ils ne prennent pas en compte l'Ecosse et l'Irlande du Nord.
En Italie, le pays officiellement le plus endeuillé en Europe, les morts dans les maisons de retraite ne sont pas toutes prises en compte. Si un gros foyer épidémique est détecté dans un établissement, des tests sont réalisés et les décès comptabilisés, mais si un établissement est moins touché, il est vraisemblable que ce ne sera pas le cas, explique la Protection civile.
Aux Etats-Unis, qui affiche officiellement le bilan des cas mortels le plus lourd dans le monde (plus de 50 000), les décès pris en compte varient d'un Etat à l'autre : celui de New York comprend les maisons de retraite, la Californie non.
Certains pays, comme la Corée du Sud, l'Italie, l'Espagne, le Royaume-Uni, le Luxembourg et la Belgique, intègrent dans leurs chiffres toutes les personnes ayant été testées positives au coronavirus (ou dans certains pays suspectées de l'avoir été), même celles mortes des suites de complications d'une maladie préexistante. D'autres sont plus sélectifs. En Iran, sont exclus des bilans les patients testés positifs mais mourant d'une autre "maladie respiratoire grave". Aux Etats-Unis, sont remontés des témoignages de personnes dont les proches sont morts, officiellement de pneumonie, avant que les tests ne soient disponibles.
En Allemagne, les statistiques ne font pas la distinction entre les personnes dont le décès a été directement causé par le Covid-19 et celles qui pourraient être mortes d'une maladie préexistante ou des deux maladies combinées. Cela a été un sujet de controverses entre l'institut national chargé du suivi des épidémies et certaines régions qui présentaient des bilans inférieurs car elles réalisaient des autopsies afin de déterminer l'origine précise de la mort.
Pendant une épidémie, "la remontée et le traitement des informations, même accélérés, se font avec quelques jours de décalage et ne couvrent pas tous les décès. Il faut plusieurs semaines ou plusieurs mois pour pouvoir décompter précisément tous les morts", estimaient début avril Gilles Pison et France Meslé, démographes à l'Institut français des études démographiques (Ined).
Aux Etats-Unis, même en l'absence de test, les certificats de décès doivent mentionner si le Covid-19 est la cause "probable" de la mort, mais ces certificats mettent du temps à remonter et ne peuvent être pris en compte pour les bilans en temps réel. Par manque de tests, l'Espagne réalise très peu de dépistages post-mortem. Ainsi, si une personne n'a pas été testée avant de mourir, elle n'est pas comptabilisée par les autorités sanitaires. Les données judiciaires, moins restrictives, laissent entrevoir un bilan bien supérieur : par exemple, le tribunal supérieur de Castille-La Manche a enregistré en mars 1921 actes de décès "dus au Covid ou à une suspicion de Covid", soit près de trois fois plus que les 708 morts (positifs au Covid-19) recensés au 31 mars par les autorités sanitaires.
Autre illustration : à Bergame, en Lombardie, dans le nord de l'Italie, ont été recensés, au cours de la première quinzaine de mars, 108 morts de plus (+193%) qu'un an plus tôt... mais seulement 31 décès liés au Covid-19.
Parfois, la sincérité même des autorités est remise en cause. En Iran, les bilans officiels ont été contestés, notamment au début de l'épidémie, par des responsables provinciaux et des parlementaires. A l'extérieur de ce pays, Washington, notamment, a reproché à Téhéran de maquiller ses chiffres. La Chine, critiquée par plusieurs responsables occidentaux pour sa gestion de la crise, a revu à la hausse, de près de 40%, le bilan des morts le 17 avril. La ville de Wuhan, le berceau de la pandémie, a comptabilisé 1300 morts supplémentaires, expliquant que certains patients avaient péri chez eux faute d'avoir pu être pris en charge par les hôpitaux.
(AFP)