Coronavirus. "La mort a frappé à ma porte, je lui ai dit de dégager !" : un Lensois guéri du Covid-19 témoigne

Franco Lucarini, retraité lensois de 63 ans guéri du Covid-19, se dit "miraculé" après avoir passé deux semaines dans le coma.

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"Pour moi, je suis un miraculé. La mort a frappé à ma porte, je lui ai dit de dégager, et je suis reparti parmi les vivants", s'exclame avec le sourire Franco Lucarini, 63 ans, retraité de Lens (Pas-de-Calais).

Pour ce passionné de musique, rentré chez lui samedi 18 avril après un mois d'hospitalisation, tout est allé très vite.

Après avoir donné un concert le 8 mars, M. Lucarini a été pris de toux, et a consulté son médecin le 12. Ce dernier lui a diagnostiqué une bronchite et prescrit du sirop et des antibiotiques.

Mais après plusieurs jours de montées de fièvre, le généraliste a contacté le 15 et le retraité a été hospitalisé immédiatement le 17 mars. Il avait le Covid-19.


"Trou noir"


D'abord pris en charge au centre hospitalier de Lens, il a été transféré le soir même à Beuvry-Béthune, où il a été admis en réanimation. "Puis à partir de ce moment-là, c'est le trou noir", dit-il.

Franco Lucarini est plongé dans le coma dans les heures qui suivent. "Pour moi ça a été très vite… Les quatre premiers jours, on ne donnait pas cher de ma peau". "On a téléphoné à mon épouse, qui l’avait contracté aussi en lui disant - Vous savez, il est dans un état critique. Vous imaginez sa souffrance".


"Clinique luxueuse à Paris"


"Après 15 jours de coma, je me suis réveillé avec les tuyaux plein la bouche", se souvient Franco Lucarini. "On avait demandé à mon épouse de rapporter des photos d'elle et de mon fils, que j'avais devant devant moi au réveil, ça donne un soutien incroyable".

Tout comme les très nombreux messages d'amis et même anonymes, qui lui ont procuré "une force extraordinaire".

Ce retraité de l'automobile dit avoir, durant son coma, vu son épouse en infirmière, sa nièce de deux ans souriant à ses côtés, tout en étant même persuadé de se trouver dans une clinique luxueuse à Paris. Evidemment, rien de tout cela ne s'est produit durant son profond sommeil artificiel.
 
M. Lucarini dit n'avoir "finalement pas souffert", sauf lorsque l'infirmière n'arrivait pas pour "vider -sa- cage thoracique" toutes les 30 minutes. "Dans ces cas-là, les secondes paraissent des minutes, j’avais l’impression d’étouffer. A un moment donné je me suis senti partir".


"Tirés d'affaire"


Après une semaine passée en soins intensifs, les soignants ont retiré tous les tuyaux. "Une délivrance", pour le musicien, qui a ensuite été transféré à La Bassée pour une rééducation."Quand j’ai essayé de me lever la première fois je ne tenais pas debout", se souvient Franco. "J'ai perdu 15 kilos, ce qui n'est d'ailleurs pas une mauvaise chose, mais je ne reviendrai pas l'année prochaine pour un régime !", sourit-il.
 Désormais, Franco Lucarini se remet chez lui de ce mauvais souvenir, auprès de son fils et de son épouse, également guérie. "Là c’est le pied,  parce que je suis avec les miens, je peux marcher dans mon grand jardin... On est tirés d'affaire, je suis passé par une belle porte".
 Aujourd'hui Franco occupe ses journées avec des étirements, du jardinage, la télévision, l'ordinateur et des séances de kiné.

Bien heureux d'être à la maison, le sexagénaire, qui n'avait "jamais connu l'hôpital" de sa vie, n'en oublie pas moins les personnels qui l'ont soigné. "J’ai eu une équipe exceptionnelle… Pour moi ce ne sont pas des médecins, ce sont des copains. Je leur ai promis qu’on ferait la fête après, je ne pourrai jamais l’oublier".
 
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