Les formes particulières d'emploi, ou FPE, regroupent les contrats qui ne sont pas des contrats à durée indéterminée (CDI) à temps plein. D'après les dernières études de l'INSEE, ces contrats seraient plus utilisés dans la région qu'ailleurs. On vous explique cela en graphiques.
Sous l'appellation "forme particulière d'emploi", ou FPE, l'INSEE regroupe tous les statuts d'emplois qui ne sont pas des CDI à temps plein. On parle par exemple, de CDD, de contrats en intérim ou encore de contrats aidés, dont la flexibilité permet de s'adapter à une activité fluctuante. Le 9 novembre 2023, l'institut a publié un nouveau rapport sur le recours à ces formes d'emploi dans la région. Les Hauts-de-France ont plus recours aux formes particulières d'emploi que le reste de la France.
Davantage de contrats aidés et en intérim dans les Hauts-de-France
Lorsque l'INSEE compare le taux de recours aux FPE dans les Hauts-de-France avec le reste de la France, il apparaît que ces contrats représentent 16.8% des heures rémunérées en 2019 dans la région. Dans le reste de la France, ils n'en constituent que 15.7%.
Pour mieux comprendre cette différence il est possible de scinder les FPE en plusieurs catégories. Les contrats d'apprentissages, les CDD, les contrats aidés et les contrats en intérim. Cette différence avec le reste du pays est particulièrement visible pour ces deux derniers types de contrats.
Des contrats moins bien payés que les CDI
Si les formes particulières d'emploi sont plus nombreuses dans notre région, elles ne sont pas pour autant mieux payées. En moyenne, elles restent "moins bien payées que les contrats à durée indéterminée (CDI)" analyse l'INSEE.
Si pour 40% des salariés employés sous FPE, le salaire dépasse 1,3 Smic horaire (soit environ 14,97 euros nets par heure). "Plus de 65%" des employés en CDI ont accès à cette rémunération ajoute l'INSEE. Cette différence de rémunération entre les FPE et les CDI s'explique par des salaires plus faibles, mais aussi par des contrats plus courts.
Un recours qui varie selon la zone d'emploi
Néanmoins, selon le secteur où l'on se trouve dans les Hauts-de-France, le recours aux FPE peut varier. Plusieurs facteurs sont à prendre en compte.
Par exemple, à Abbeville, "le poids élevé des FPE (22% des heures rémunérées) s'explique par l'importance des secteurs de l'agriculture, de l'hébergement et de la restauration", secteurs ayant traditionnellement recours à ces contrats dans le cadre de leur activité saisonnière. Dans des zones comme Douai ou Valenciennes, c'est l'industrie logistique et ses nombreux contrats en intérim qui expliquent l'important recours aux FPE.
Des contrats reflets de la conjoncture économique
En plus des particularités relatives aux industries de notre région, la conjoncture économique est aussi à prendre en compte dans l'analyse. "Les Hauts-de-France se distinguent par une forte proportion de contrats aidés, rappelle l'INSEE, du fait de fragilités socio-économiques marquées qui se traduisent par des taux de chômage élevés."
Les Hauts-de-France se distinguent par une forte proportion de contrats aidés (...) du fait de fragilités socio-économiques marquées qui se traduisent par des taux de chômage élevés
INSEE Hauts-de-France
En ayant recours aux formes particulières d'emploi, l'objectif est de permettre la réinsertion des personnes éloignées du marché du travail.