Kristina Howells, 48 ans, est professeure de violon dans la métropole lilloise. Cette ressortissante anglaise, originaire de la banlieue londonienne, était farouchement opposée au Brexit. Qui aujourd’hui lui complique la vie. Cinquième portrait d’une série baptisée #NouslesEuropéens
"C’est une vraie catastrophe", résume Kristina Howells, 48 ans. Cette ressortissante anglaise, professeure de violon, vit très mal l’après-Brexit, compliquée par la crise du Covid. Impossible pour elle de se rendre dans la banlieue londonienne en cas d’urgence aujourd’hui. "Pour aller voir ma famille, je dois rester en quarantaine une dizaine de jours même si je suis vaccinée", explique-t-elle. Se faire tester le troisième et le huitième jour, ça coûte 300 livres, c’est trop cher. Et de conclure, dépitée : "S’il arrive quelque chose à ma grand-mère, je ne peux pas y aller. C’est à cause du Brexit."
"A Calais, on n’y aime pas les Anglais, à Lille par contre, je me suis sentie adoptée"
Selon elle, le regard des Français a évolué sur les Britanniques. Avant de s’installer dans la métropole lilloise, elle vivait à Calais. "Là-bas, l’ambiance est un peu spécial, on n’y aime pas les Anglais. Avec le Brexit et ses conséquences sur la pêche et l’industrie du tourisme, c’est devenu pire". Et de rajouter avec un large sourire : "A Lille, par contre je me suis sentie adoptée par tout le monde, je suis invitée… je suis contente d’habiter ici."
Aujourd’hui Kristina veux redevenir européenne. "Mon nouveau projet, c’est d’obtenir la nationalité française. Je vais regagner ma liberté en devenant européenne. Quand on est en Europe, on peut aller partout. Il n’y a pas de frontières. C’est comme faire partie d’une grande famille, c’est ça qui est bien."