La Belgique a demandé mardi que la condamnation à mort d'un jihadiste belge en Irak, pour appartenance au groupe Etat islamique (EI), soit commuée en peine de prison à perpétuité.
"J'ai demandé à mon homologue irakien de ne pas procéder à l'exécution", a déclaré à la presse le ministre belge des Affaires étrangères, Didier Reynders, en marge d'une rencontre avec le président de la Commission de l'union Africaine (UA), Moussa Faki Mahamat, à Bruxelles.
"Contre la peine de mort"
"Nous sommes contre la peine de mort quelles que soient les circonstances", a souligné M. Reynders, cité par l'agence de presse Belga. "Nous souhaitons que la peine de mort soit transformée en détention à perpétuité", a déclaré le porte-parole du ministère belge des Affaires étrangères, Didier Vanderhasselt, rappelant l'opposition de principe de la Belgique à la peine capitale.
Né en 1988, Tarik Jadaoun, a été condamné mardi en Irak à la mort par pendaison pour appartenance à l'EI. Connu sous le nom de guerre d'Abou Hamza al-Belgiki, il avait rejoint l'organisation jihadiste en 2014.
Tarik Jadaoun a désormais 30 jours pour faire appel et, passé ce délai, la peine de mort pourra être appliquée. Lors de la première audience de son procès devant la Cour pénale centrale de Bagdad, le 10 mai, ce Belge d'origine marocaine avait plaidé "non coupable" et affirmé aux juges qu'il s'était "fourvoyé".
Il avait appelé, dans des vidéos, à frapper l'Europe, menaçant la Belgique et la France, et gagné le surnom de "nouvel Abaaoud", en référence à son compatriote Abdelhamid Abaaoud, l'un des organisateurs présumés des attentats du 13 novembre 2015 en France.
En tout, plus de 300 personnes, dont une centaine d'étrangers, ont été condamnées à mort en Irak, et autant d'autres à la prison à perpétuité, pour appartenance à l'EI, selon des sources judiciaires.