Plus de cinq hectares démantelés dans la "jungle" de Calais depuis le 29 février. Les opérations pourraient être terminées dès mardi soir.
"Un peu plus de cinq" des 7,5 hectares de la zone sud de la "Jungle" de Calais ont été démantelés depuis le 29 février, a indiqué samedi la préfecture du Pas-de-Calais, un avancement qui pourrait signifier la fin de l'opération dès la semaine prochaine.Vendredi soir, à l'arrêt des travaux de déblayage par la société Sogea mandatée par l'Etat, "un peu plus de cinq hectares" avaient été démantelés, a affirmé un représentant de la préfecture à l'AFP. Cela représente les deux tiers de la zone sud. "Ils ont pratiquement terminé, à mon avis ce sera fait d'ici mardi soir", a estimé pour sa part Christian Salomé, président de l'association L'Auberge des migrants.
Des places en centres d'accueil provisoire ou en tentes
Lors de cette opération d'expulsion, des maraudes protégées par les CRS passent dans les cabanes des migrants afin de les convaincre d'opter pour les solutions d'hébergement de l'Etat : la centaine de Centre d'accueil et d'orientations (CAO) disséminés en France, les places restantes parmi les 1 500 disponibles au Centre d'accueil provisoire (CAP), ou encore 450 places en tentes de la Sécurité civile.De nombreuses associations s'étaient opposées à ce démantèlement, mais leur recours devant la justice administrative avait été rejeté sauf en ce qui concerne "les lieux de vie" collectifs, qui doivent être préservés.
Du sud au nord
Les résidents de la "Jungle" sud, au nombre d'un millier selon l'Etat, de plusieurs milliers selon les associations, "ont été chassés de leur pays par la guerre et les bombardements, ils sont à nouveau chassés ici de leurs abris", a dénoncé Christian Salomé auprès de l'AFP. Selon lui, "la plupart des réfugiés chassés de la partie sud sont allés dans la partie nord", soit en y déplaçant leurs cabanes, soit en s'installant dans des tentes collectives.La préfecture a fait état samedi de 115 départ en CAO au cours de la semaine (137 la semaine précédente), tandis que quelque 1 400 places du CAP étaient occupées, selon l'association gestionnaire La Vie active.
Un turn over important dans les centres d'accueil
La part des arrivées au CAP dues aux expulsions de la zone sud était inconnue. "Il y a un turn over très important", ce qui rend le comptage délicat, a expliqué le directeur du CAP et du centre d'accueil de jour Jules Ferry, Stéphane Duval.Le responsable a rappelé toutefois que le CAP n'accueillait au début des opérations d'expulsion que 1 200 migrants environ. "La différence avec avant, c'est que les gens qui arrivent au CAP ne le font plus de façon volontaire, mais subie", a-t-il constaté. Les 450 places en tentes de la sécurité civile sont quant à elles quasiment toutes pourvues, selon Stéphane Duval.