"Jungle" de Calais: plus de 9 000 migrants recensés, selon les associations

Plus de 9 000 migrants vivent dans la "jungle" de Calais, soit 2 000 personnes de plus qu'en juillet, ont affirmé vendredi deux associations actives dans le camp sur la base d'un recensement réalisé par leurs soins en août.

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L'Etat s'en tient pour l'instant au nombre de 4 500 migrants, résultat d'un comptage effectué le 13 juin. Un nouveau recensement par la police aux frontières doit avoir lieu la semaine prochaine, a affirmé la préfecture du Pas-de-Calais, qui a quasiment toujours contesté la crédibilité des chiffres fournis par les associations.

Le nouveau comptage associatif, réalisé par l'Auberge des Migrants et Help Refugees du 6 au 9 août, fait état de 9 106 personnes vivant dans la "Jungle" de Calais, dont 1 500 au CAP (Centre d'accueil provisoire) et 250 au centre Jules Ferry. Parmi ces 9 106 personnes, ces associations comptent 865 mineurs, dont 676 non accompagnés. Dans un communiqué, celles-ci disent avoir elles-mêmes été "surprises" par ce dernier recensement : elles s'attendaient à "une augmentation dans les proportions de celles des mois précédents, soit un millier de personnes en un mois, or, ce sont 2 000 personnes de plus qui se sont installées". 

Risques et tension accrus

Lors de leur précédent comptage en juillet, l'Auberge des Migrants et Help Refugees faisaient état de 7 000 personnes. "Il n'y a plus de place pour installer les tentes données aux nouveaux arrivants. La proximité des abris rend les risques d'incendie considérables", ont aussi informé les associations. En outre, selon elles, "les files d'attente", sources de tensions entre les migrants, "se sont allongées partout". Ainsi, "au centre Jules Ferry, pour la distribution des 3 500 repas distribués par la Vie Active, il y a trois heures d'attente", ont-elles affirmé, qualifiant l'ambiance dans la "Jungle" de "très tendue". 

Le gouvernement n'a pas encore fait connaître ses intentions sur l'avenir de la zone nord du camp. Les autorités locales ont affirmé à plusieurs reprises vouloir limiter sa capacité à 2 000 personnes, uniquement dans les hébergements en dur du CAP et du centre Jules Ferry.
La préfecture du Pas-de-Calais "prend acte" mais poursuivra les contrôles
La Préfecture du Pas-de-Calais a indiqué dans un communiqué qu'elle "prend acte de la décision rendue ce jour par le Tribunal Administratif de Lille". "Ces lieux de vente à la sauvette ne respectant aucune des règles sanitaires en vigueur, présentant des risques importants en matière de sécurité incendie et générant des troubles à l’ordre public en entretenant une économie souterraine, la Préfecture du Pas-de-Calais continuera de lutter contre ces phénomènes illégaux", précise-t-elle toutefois. "Par ailleurs, vendre illégalement de la nourriture et des biens à des migrants sur un campement humanitaire reste contraire au principe de gratuité de l’aide apportée aux migrants par les Services de l’État et les associations. Les opérations de contrôle administratifs et judiciaires des lieux de vente à la sauvette sur le campement de la lande de Calais ont donc vocation à se poursuivre."
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