La Liévinoise Barbara Pompili entre au gouvernement

Elue de la Somme mais originaire de Liévin dans le Pas-de-Calais, l'écologiste "réformiste" Barbara Pompili, 40 ans, a été nommée ce jeudi secrétaire d'Etat chargée de la Biodiversité.

Après une enfance à Liévin et dans le bassin minier, cette fille d'institutrice auprès d'enfants handicapés fait ses études à l'IEP de Lille et adhère aux Verts en 2000. Elle devient la collaboratrice parlementaire du député Yves Cochet, qu'elle définit comme son "mentor". En 2002, elle s'occupe des relations avec la presse lors de la campagne présidentielle de Noël Mamère. En 2012, elle est elle-même élue députée de la Somme, dans la circonscription comprenant Amiens. Avec François de Rugy, élu de Loire-Atlantique, elle instaure une coprésidence inédite pour le nouveau groupe écologiste. "Elle a de la suite dans les idées tout en gardant une grande fraîcheur, et en restant franche et directe", lui reconnaît François de Rugy.
 
"Ce n'est pas parce que je suis une femme jeune, écologiste, "blonde, à forte poitrine" comme le diraient certains, que je dois me taire", déclarait en 2012 au Courrier Picard celle parfois surnommée "Barbie" par ses propres collègues. "La politique est un métier où il faut se blinder", dit aussi cette femme en pointe contre le sexisme en politique, divorcée et mère d'une fille. De fait, ce membre de la commission des Affaires culturelles de l'Assemblée, particulièrement investie dans les dossiers éducation et handicap, cogne parfois sur le gouvernement, notamment en raison de certains choix budgétaires ou en défaveur de l'environnement, et de plus en plus sur ses camarades d'Europe-Ecologie-Les Verts.

"Ambition personnelle"

La rupture est consommée fin septembre dernier lorsque Barbara Pompili après François de Rugy et Jean-Vincent Placé, quitte le parti dans lequel elle ne se reconnaît plus, depuis le choix des militants du Nord-Pas-de-Calais/Picardie de ne pas s'allier avec les socialistes pour les élections régionales décembre, au risque de faire gagner le FN. "En validant cette stratégie avec la gauche protestataire, EELV a mis l'écologie dans un "corner"", dénonce-t-elle alors, en affirmant le "besoin de refonder l'écologie politique". Ce départ du parti est dénoncé notamment par une députée EELV, Danielle Auroi, comme "un caprice d'enfant gâté de la politique" qui n'a "jamais connu la réalité sociale".

Mme Pompili partage la coprésidence du groupe écologiste de l'Assemblée, divisé en deux sensibilités, avec à partir d'octobre l'ancienne ministre Cécile Duflot. Ces deux fortes personnalités ne s'accordent guère, et les traditionnels points presse en commun du mardi aux Quatre Colonnes ne durent pas. Elle ne prend pas immédiatement de nouvelle carte à un parti. Ceux-ci sont "un peu moribonds" et doivent "se dépasser", juge-t-elle. Elle vient cependant d'annoncer le lancement d'un "mouvement", "Nouvelle Ere", qui se veut "ouvert à tous". Malgré son opposition à la déchéance de nationalité, la députée a voté mercredi pour le projet de révision constitutionnelle. Elle a assuré sur son blog que même si "certains" ne manqueront pas d'y voir "l'expression d'une ambition personnelle", son choix était "en responsabilité".
Une enfance liévinoise
Née à Bois-Bernard dans le Pas-de-Calais, Barbara Pompili a grandi à Liévin. En avril 2015, elle avait confié quelques souvenirs d'enfance à L'Avenir de l'Artois. "J'ai fait toute ma scolarité (à Liévin). Après avoir fréquenté la Maison de tous, j’ai ensuite été à l’école maternelle Lamartine, à l’école primaire Littré, devenue Paul-Bert, et au collègue Descartes-Montaigne. Ensuite, j’ai rejoint le lycée Condorcet, à Lens, avant de faire des études de sciences politiques à Lille. (...) À l’époque, ma famille habitait dans la résidence Raoul-Briquet, pas très loin de la place Gambetta. Elle n’avait rien à voir avec la place d’aujourd’hui. Je me souviens que pas très loin, il y avait des maisons abandonnées et même si on n’avait pas le droit d’y aller, j’allais souvent y jouer avec mes copains. Je me souviens aussi de la petite épicerie qui se trouvait à côté de mon école, juste en face de l’église. J’y achetais souvent des bonbons. Je me rappelle aussi de la braderie du 1er mai où, avec ma mère, je vendais souvent plein de livres, ou encore de la journée du maire, célébrée à la Sainte-Barbe. Avec mon prénom, ça faisait deux occasions de faire la fête ce jour-là. (...) C’est là que se trouvent mes racines. Il y a des gens que j’aime qui y sont enterrés. Ma grand-mère y vit encore. Pas plus tard que le week-end de Pâques, j’étais chez mon père qui vit à Souchez. Le Bassin minier, c’est l’un de mes points d’attache. (...) Mon arrière-grand-père était porion, mon grand-père paternel mineur de fond et mon grand-père maternel contrôlait la qualité du charbon. Quand, adolescente, les mines ont fermé les unes après les autres, je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait. Je sentais toutefois une atmosphère de fin du monde."
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