La sénatrice-maire (Les Républicains) de Calais, Natacha Bouchart, a annoncé samedi avoir pris un arrêté d'interdiction d'une manifestation organisée dimanche par le collectif "Calaisiens en colère" qui attribue l'insécurité aux migrants.
"Pour la sérénité de tous, aucune manifestation n'est autorisée et ce afin d'éviter des problèmes qui pourraient s'avérer graves", s'est justifiée l'élue dans un communiqué. "Si je comprends parfaitement que nous soyons tous excédés, ce n'est pas la violence physique ou verbale qui est la solution", a-t-elle ajouté.La manifestation doit avoir lieu dimanche à 14H00 sur la plage de la ville. L'arrêté municipal a quant à lui été pris dans la semaine, selon une porte-parole de Mme Bouchart. "Mais du fait de la venue de Marine Le Pen hier (vendredi), l'origine même de l'arrêté a été mal comprise", a indiqué à l'AFP cette porte-parole, qui a rappelé que "des arrêtés similaires ont déjà été pris dans les dernières semaines, que les manifestations soient du côté des migrants ou de l'autre".
Les organisateurs, eux maintiennent leur rendez-vous, car la préfecture n'a pas interdit la manifestation.
Le 11 septembre, Mme Bouchart avait lancé un "appel au calme" face à une situation "incontrôlable". Elle avait dénoncé tant les manifestations à répétition des migrants devant l'hôtel de ville que celle des "Calaisiens en colère" prévue le surlendemain, qu'elle n'avait pas interdite mais qui avait fini par être annulée par ses organisateurs en raison de menaces reçues.
"Le Front National, à l'image de Marine Le Pen hier soir, instrumentalise Calais à des fins électoralistes", a écrit samedi la maire dans son communiqué. "Le parti d'extrême droite et sa présidente manipulent les Calaisiens en se servant
du sentiment de colère et d'injustice qui les habite, et que je partage également. Mais les extrêmes, quels qu'ils soient, ne sont jamais de bons conseillers", a encore estimé Natacha Bouchart.
La veille, Marine Le Pen, que les sondages donnent vainqueur aux élections de décembre en Nord-Pas-de-Calais-Picardie, avait tenu une conférence de presse puis un meeting dans un bowling de Calais, évoquant une "ville martyre", "assiégée". "Je n'accepte pas de voir la République battre en retraite à Calais, de voir des Français devenir des étrangers chez eux", avait notamment dit la candidate.
Environ 3.500 migrants vivent dans des conditions indignes dans un camp situé à l'est de Calais.