Selon la Société protectrice des animaux (SPA), les abandons de chiens ont augmenté de 40,5% depuis le 1er mai par rapport à la même période en 2021 dans les refuges des Hauts-de-France. La hausse des adoptions est encourageante, mais encore insuffisante.
4 069. Le nombre d'animaux à l'adoption qu'affiche le compteur du site de la SPA est impressionnant. Au moins autant sont en soin ou en rééducation. Les 75 établissements de la vénérable association sont saturés.
"Cette année, la hausse des abandons est intervenue dès le mois de mai. D'habitude, c'était plutôt à partir de la fin juin", constate Anne-Marie Choquet, responsable de la SPA pour les Hauts-de-France, la Seine maritime, le Calvados, la Manche et les Yvelines.
Près de 1 600 animaux recueillis par la SPA dans les Hauts-de-France
Dans les six refuges de la SPA des Hauts-de-France (Laon, Tourcoing, Saint-Omer, Tilloy-lès-Mofflaines, Compiègne et Poulainville), 1 598 animaux ont été abandonnés entre le 1er mai et le 31 juillet, dont 449 chiens : un nombre en hausse de 40,5% par rapport à l’année dernière. Une augmentation encore plus marquée dans les départements picards (+74%).
Les chats sont aussi nombreux dans les cages. "Les stérilisations ne sont pas faites", s'insurge Christelle Varlet, responsable du refuge SPA de Compiègne, qui pointe les petites communes qui " ne jouent pas le jeu". Les confinements pendant la crise du Covid ont empêché les stérilisations : les nombreux chatons nés en 2020 et 2021 sont devenus adultes et prolifèrent.
Une situation amplifiée par le réchauffement climatique, selon Matthieu Scherenne, responsable du dispensaire de Poulainville dans la Somme : "On peut même avoir des chatons l'hiver. Comme les hivers sont doux, ça ne s'arrête jamais".
Les abandons de nouveaux animaux de compagnies (NAC) connaissent également une augmentation "exponentielle", révèle Anne-Marie Choquet : "À Orgeval dans les Yvelines, il y a des cages dans le couloir, tellement on manque de place dans la pièce dédiée aux NAC", assure-t-elle.
Des lapins notamment, "achetés librement en animalerie, comme des plantes pour faire plaisir à un enfant et deux mois après les parents se rendent comptent que ça sent mauvais et qu'il faut nettoyer la cage...".
Les animaux victimes des divorces et des frais vétérinaires
Mais les propriétaires qui confient leurs animaux à un refuge ne sont pas tous des inconscients. Les abandons sont souvent la conséquence de divorces, de départs en maison de retraite ou de difficultés financières. Les frais de vétérinaires, la nourriture deviennent dans certains cas impossibles à régler.
"Une dame est venue nous apporter ses trois Saint-Bernard. Elle ne pouvait plus payer avec son RSA, après avoir perdu son emploi", raconte Christelle Varlet, pour qui cette femme a pris la meilleure décision pour ses chiens.
Week-end d'adoption record à Poulainville
Dans ce paysage sombre, un rayon de lumière : de généreux maîtres et maîtresses des Hauts-de-France ont accueilli depuis mai 1 320 compagnons (+12% par rapport à 2021).
Le dispensaire de Poulainville a d'ailleurs connu un excellent week-end de l'Assomption : entre vendredi et lundi, pas moins de 31 animaux ont trouvé un nouveau foyer : sept chatons, dix chats, onze chiens, deux lapins et un cochon d'Inde.