Jusqu'au 28 mai dans le Nord se tient la première semaine de la langue flamande. L'occasion de mettre l'accent sur l'importance de l'enseignement pour sauvegarder cette langue régionale, encore parlée par quelques 40 000 locuteurs de notre côté de la frontière.
Ils sont encore 1,5 millions à parler le flamand occidental en Belgique, mais 40 000 à peine dans les Flandres françaises. Une langue régionale devenue confidentielle après avoir été bannie, notamment de l'école de la République pendant des décennies.
Les anciens s'en souviennent encore. Celui que l'enseignant surprenait à parler dans sa langue maternelle à la récré se retrouvait affublé d'un petit bloc autour du cou, qu'il se devait de transmettre au prochain qu'il entendrait parler en flamand. Le dernier surpris héritait d'une punition.
Le "Vlaemsch", une langue régionale en sursis
Dans les Flandres comme ailleurs, la République n'a pas été tendre avec les langues régionales. Ici particulièrement, le flamand est menacé de disparition, d'autant plus que ceux qui le parlent encore sont principalement des personnes âgées.L'Institut de la Langue Régionale Flamande, ANVT - Akademie voor Nuuze Vlaemsche Taele, se bat précisément pour le faire entrer à l'école, à l'instar d'autres dialectes comme l'Alsacien ou le Breton.
Non reconnu par le ministère de l'Education nationale
Dans le Nord de la France, seules quatre écoles ont intégré le flamand dans leurs enseignements, depuis une expérimentation lancée en 2007 et qui n'a jamais été remise en question depuis.Mais pas étendue non plus. Alors que le Ministère de la culture reconnait cette langue parmi 23 langues régionales pratiquées en France, celui de l'Education nationale la boude et ne lui reconnaît pas la même légitimité que les autres, tout comme d'ailleurs le picard et le franco provençal, victimes de la même discrimination.
Des initations dans les activités périscolaires
Alors, ce sont les communes qui prennent les devants. Les bénévoles de l'ANVT sont de plus en plus sollicités pour faire des initations au flamand dans le cadre des les nouvelles activtés périscolaires dont elles ont la charge. Une dizaine de villages a inscrit le flamand dans son programme de NAP.A l'occasion de la Semaine de la langue flamande, nous avons aussi pu pousser les portes d'une école primaire de Bergues, qui accueillait justement ces bénévoles.
De Bailleul à Wormouth en passant par Boeschèpe ou encore Esquelbecq, une quinzaine de villages et villes des Flandres accueillent aussi chaque semaine des cours de flamand à destination des adultes. Vous pouvez retrouver les lieux et horaires sur le site internet de l'association ANVT.
De quoi se familiariser avec cette jolie langue qui a autant de correspondances avec l'allemand qu'avec le néérlandais auquel on l'associe souvent.
Les études le prouvent : apprendre une langue régionale facilite l'apprentissage des autres langues. Un tremplin plutôt qu'un handicap donc.