Le général Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère, pourrait être mis à la retraite après une demande du ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian. L'officier n'aurait pas respecté son "devoir de réserve" en participant à une manifestation anti-migrants interdite à Calais.
Le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian a demandé que le général Christian Piquemal, ancien patron de la Légion étrangère poursuivi pour participation à une manifestation anti-migrants interdite, soit mis à la retraite.
Le général Christian Piquemal, désigné comme ayant eu "le rôle principal" dans cette manifestation interdite, doit être poursuivi pour "participation à un attroupement qui ne s'est pas dissout après sommation".
Conseil de discipline
Le ministre a saisi l'armée de Terre afin qu'un conseil de discipline exclue le gradé de la deuxième section - statut des officiers généraux qui ne sont plus en activité, mais toujours à la disposition de l'armée - et le mette en retraite, a-t-on indiqué lundi dans son entourage.Les officiers de la deuxième section bénéficient de certains avantages fiscaux, du droit de porter l'uniforme et sont aussi soumis à un devoir de réserve qui n'a "visiblement pas été respecté" dans le cas de M. Piquemal, a-t-on ajouté de même source.
Réforme du Code de défense
Le ministère travaille par ailleurs à une réforme du Code de défense, afin de permettre au ministre de prendre directement ce genre de décision, après discussion avec le chef d'état-major, sans passer par un conseil de discipline, a-t-on également indiqué.Le général Piquemal, 75 ans, patron de la Légion étrangère de 1995 à 1999, avait participé le 6 février, mégaphone à la main, à un rassemblement anti-migrants convoqué par l'extrême droite à Calais (Pas-de-Calais), bravant ainsi une interdiction de la préfecture. Ses partisans avaient fustigé son arrestation - il avait passé deux nuits en garde à vue - et déploré qu'il soit le premier général arrêté depuis Maurice Challe en 1961, l'un des quatre généraux putschistes d'Alger sous De Gaulle.