Devant les critiques suscitées par l'invitation de Marine Le Pen à Des Paroles et des Actes sur France 2, France Télévisions annonce jeudi inviter Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon pour un débat avec la présidente du FN en deuxième partie d'émission.
"Mercredi dans la soirée, nous avons invité Xavier Bertrand et Pierre de Saintignon à se joindre à Marine Le Pen en deuxième partie d'émission pour un débat, à égalité de parole, sur les régionales pour apaiser la polémique", a annoncé à l'AFP France Télévisions. Depuis la révélation de l'invitation de celle qui est bien placée pour l'élection régionale en Nord Pas de Calais Picardie des 6 et 13 décembre, ses adversaires font tomber une pluie de critiques sur France 2 et interpellent le gendarme de l'audiovisuel.
Réponse de Saintignon dans la matinée
Après Xavier Bertrand, rival "Les Républicains" de Mme Le Pen qui s'est indigné vendredi de ne pas avoir été invité pour lui porter la contradiction, après Pierre de Saintignon, son adversaire PS qui a saisi "en urgence" le CSA le même jour "pour non-respect du temps de parole" --sans cibler spécifiquement l'émission de la télévision publique--, ce sont les patrons respectifs des Républicains et du PS qui ont écrit au CSA. Interrogé sur France Inter sur son éventuelle participation aux débats de l'émission de France 2, l'élu socialiste a répondu qu'il donnerait sa réponse "dans la matinée". "De ce que j'ai compris, on nous propose à chacun dix minutes pour répondre à deux heures d'émission organisée par le service public, une sorte de metteur enscène d'une candidate à sept semaines d'une élection régionale", a estimé ce proche de Martine Aubry.
Xavier Bertrand, tête de liste Les Républicains aux élections régionales en Nord-Pas-de-Calais/Picardie, débattra à distance avec son adversaire. "Proposition de dernière minute de : sera en duplex depuis La Chapelle d'Armentières où il tient une réunion publique", a tweeté le député LR Gérald Darmanin, directeur de campagne de M. Bertrand.
Nicolas Sarkozy et Jean-Christophe Cambadélis ont depuis également haussé le ton en critiquant à l'unisson cette invitation, à un mois et demi des régionales, et en envoyant chacun au CSA et à la chaîne une lettre de protestation. Le gendarme de l'audiovisuel avait appelé mercredi les télévisions qui reçoivent des personnalités politiques "fortement impliquées" dans la campagne des régionales à donner rapidement la parole à leurs concurrents.