Après ses propos sur l'histoire du Rassemblement national, la Première ministre a été recadrée par le chef de l'Etat, mardi 30 mai. Ce qui a alimenté la polémique, dont les acteurs politiques de la région se sont emparés.
C'est une polémique en cascade. Elle commence dimanche 28 mai, quand Elisabeth Borne a déclaré que le parti du Rassemblement national était l"héritier de Pétain" dans un entretien diffusé par la radio communautaire juive Radio J. Une petite phrase qui n'est pas passée inaperçue.
Ces propos de la Première ministre ont déclenché les foudres des membres du parti d'extrême droite, avec en premier lieu les députés du Pas-de-Calais, Marine Le Pen et Sébastien Chenu. La première les a qualifiés "d'infâmes et indignes", le deuxième évoque des déclarations "peu dignes d'un Premier ministre".
Le recadrage d'Emmanuel Macron fait réagir
Puis, c'est au tour d'Emmanuel Macron de recadrer la locataire de Matignon lors du conseil des ministres du mardi 30 mai. Selon les propos rapportés par un participant, le chef de l'Etat lui a déclaré qu'on ne "combat pas" l'extrême droite "avec des arguments moraux, ça ne marche plus."
Ce recadrage de la part du président de la République relance la polémique, avec d'un côté les satisfecit du RN et de l'autre les critiques des oppositions. Dans la région Hauts-de-France, des voix politiques ont pris position.
Xavier Bertrand rappelle l'histoire d'un "parti raciste"
Xavier Bertrand, président des Hauts-de-France, en a profité pour rappeler sa ligne politique d'étanchéité avec le parti de Jordan Bardella. "Quand on oublie l'histoire du Front national, on banalise également le Front national, a expliqué le candidat déchu à la primaire des Républicains lors de la présidentielle de 2022. C'est un parti qui est très clairement xénophobe, raciste et antisémite."
Le président du parti Nous France dénonce un ravalement de façade de la part du parti. "Au fil du temps, ils se sont aperçus qu'être un parti raciste et xénophobe n'était pas très vendeur, dit-il. Au final, le FN c'est devenu en quelque sorte des professionnels du marketing, et aujourd'hui ils se déguisent en parti de gouvernement." Avant de conclure : "mais le FN n'a jamais apporté de solution aux problèmes des Français."
Adrien Quatennens dénonce une "cacophonie au sommet"
A gauche, le député du Nord, Adrien Quatennens, évoque une "cacophonie au sommet", au sujet du désaccord entre Emmanuel Macron et Elisabeth Borne. L'élu, membre de la France Insoumise, moque le chef de l'Etat en partageant sur Twitter l'interview d'un député macroniste du Bas-Rhin, qui rappelle sur le plateau de BFM TV que "l'histoire du Front national puise directement dans la collaboration".
Le député de la 1ère circonscription du Nord profite également de cette actualité pour questionner l'attitude du chef de l'Etat sur les critiques de la Première ministre vis à vis de LFI, lorsqu'elle qualifiait à la fois le RN et la France insoumises de "populismes", en pleine séquence de la réforme des retraites.
