Le Front national, emmené par Marine Le Pen large vainqueur à Hénin-Beaumont, a raflé cinq sièges dans l'ex-bassin minier du nord de la France, où le succès de REM a été moins large que ce que laissait prévoir le 1er tour des législatives.
Surprise
La surprise la plus notable est venue d'Amiens, où François Ruffin, qui avait déjà écarté le frontiste Franck de Lapersonne dimanche dernier, a battu sans coup férir le maire d'Abbeville Nicolas Dumont, un ancien socialiste qui se présentait sous l'étiquette REM. Symbole de l'unité de la gauche, hors PS, le journaliste et auteur du documentaire à succès "Merci patron!", parti en campagne au sortir de l'hiver, accusait pourtant un retard de dix points au 1er tour. Le PS avait appelé à voter pour lui.
En marche! recule un peu
Dans le Nord et le Pas-de-Calais, qui totalisent les deux tiers des 50 circonscriptions des Hauts-de-France, REM et MoDem remportent 15 des
33 sièges en jeu, l'alliance LR-UDI en gagne 8 (5 LR et 3 UDI), La France insoumise et le PCF deux chacun, outre les 5 sièges FN. Le dernier échoit à un divers gauche du MRC. Le PS avait perdu ses 18 sièges dans ces deux départements dès le 1er tour, où ses candidats n'avaient pu franchir la barre des 12,5% des inscrits. C'est donc le parti d'Emmanuel Macron qui récupère très largement cet héritage. Mais, dans de nombreuses circonscriptions des Hauts-de-France, il n'a pas confirmé sa percée du premier tour.
Du coup, Eric Woerth, parti avec un handicap de sept points dimanche dernier, l'emporte avec 52%. Alors que le successeur de Gérald Darmanin à l'Assemblée, Vincent Ledoux, était en ballottage très incertain face à une candidate REM, soutenu par le nouveau ministre du Budget, le candidat LR s'impose avec 56% des voix. De même, dans la circonscription du Touquet où le député-maire Daniel Fasquelle était en difficulté dimanche dernier, devancé de quatre points, le sortant l'emporte avec 52%.
5 députés FN (mais aucun en Picardie)
De manière générale, les candidats de l'opposition au nouveau pouvoir ont progressé bien plus nettement d'un tour à l'autre que ceux de REM, sauf lceux du FN. Cela n'a pas empêché Marine Le Pen de l'emporter avec 58,6% à Hénin-Beaumont, où la municipalité est frontiste. Le FN fait aussi gagner ses candidats à Lens, Liévin, Bruay-la-Buissière où s'impose un jeune de 23 ans, Ludovic Pajot, ainsi qu'à Denain grâce à Sébastien Chenu,
transfuge de l'UMP.
Comme attendu après le 1er tour, dans l'Aisne, le FN n'a pas concrétisé le succès de Marine Le Pen qui avait devancé Emmanuel Macron au 2e tour de la présidentielle. En duel dans les cinq circonscriptions, le FN a perdu partout, à l'image de Damien Philippot à Laon. Ce département est le seul à avoir élu un socialiste, dans la 3e circonscription. Enfin, l'Oise s'est partagée entre Les Républicains, qui restent majoritaires (4 sièges contre 3 à REM sur les sept en jeu). A noter encore dans la Somme la victoire facile de l'écologiste Barbara Pompili, l'ex-secrétaire d'Etat des gouvernements Valls et Cazeneuve passée à la REM.