Marine Le Pen a tenté jeudi de se replacer en chef de l'opposition mais aussi du FN en se lançant dans les législatives à Hénin-Beaumont dans le Pas-de-Calais.
Comme en 2007 et comme en 2012, où elle avait échoué à une centaine de voix près au second tour, la présidente du FN Marine Le Pen sera candidate dans la 11e circonscription du Pas-de-Calais, là où Steeve Briois, l'un de ses très proches, est maire d'Hénin-Beaumont. Sur place, l'avantage apparaît très net en sa faveur après ses 58,2% de suffrages exprimés au second tour de la présidentielle face à Emmanuel Macron, son sixième meilleur score de France.
Mais l'enjeu est autre pour la patronne du FN. Pour le grand public, il s'agit de se montrer prête à ferrailler avec Emmanuel Macron. Non plus depuis le Parlement européen, où elle pourrait abandonner son mandat d'eurodéputée et laisser orpheline l'importante délégation frontiste, mais au Palais-Bourbon. Marine Le Pen a aussi voulu faire taire les nombreuses critiques internes depuis les déceptions du débat télévisé d'entre-deux-tours du 3 mai et des 33,9% du second tour, qui ont occulté des records en pourcentages et en voix pulvérisés pour une présidentielle.
"Débat raté"
Sans fard, elle a reconnu jeudi soir sur TF1 un débat "raté", trop "abrupt" de sa part, avec "peut-être trop de fougue, trop de passion". Elle a aussi ouvert la porte à une "discussion", "une "réflexion" sur la question épidermique au FN de la sortie de l'euro, souhaitée par son bras droit Florian Philippot mais vue comme un frein électoral majeur par de nombreux dirigeants FN.
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"J'ai bien conscience que le sujet de l'euro a inquiété considérablement les Français, de manière presque irrationnelle, c'est un fait", a-t-elle dit, renvoyant le débat à l'après-législatives, au congrès du FN prévu entre l'automne 2017 et l'hiver 2018, lors duquel elle a assuré que "chacun pourra s'exprimer". Dans l'éventualité où cette position ne ferait plus partie du programme FN, Florian Philippot a déjà dit qu'il quitterait le parti.