Sur les 33 circonscriptions qui composent le Nord et le Pas-de-Calais, 5 députés de gauche ont été élus ce dimanche. Qui sont-ils ?
Il n'en reste plus que cinq, cinq députés représentants la gauche dans le Nord et le Pas-de-Calais. D'où viennent-ils ? Quel parti ou mouvement représentent-ils ? Tour d'horizon.
Ugo Bernalicis (LFI), 2e circ. du Nord (Ronchin / Villeneuve d'Ascq)
Ugo Bernalicis, élu avec 64,15% des voix face à Houmria Berrada (REM) dans la 2e circonscription du Nord, est passé en une dizaine d'années des mouvements lycéens aux bancs de l'Assemblée nationale. Le nouveau député de La France insoumise, âgé de 27 ans, a entamé son parcours militant dès 2005, lorsqu'il a organisé le mouvement contre la loi Fillon sur l'éducation entre les trois lycées publics de Calais, où il résidait.
L'année d'après, il récidivait contre le CPE (contrat première embauche) du gouvernement Villepin. Il a milité au sein de l'Unef puis du Parti socialiste, qu'il a quitté en 2008 pour rejoindre le Parti de Gauche. Aujourd'hui co-secrétaire du Parti de Gauche du Nord, cet attaché d'administration du ministère de l'Intérieur avait déjà été, malgré son jeune âge, candidat dans la 2e circonscription du Nord en 2012 sous l'étiquette du Front de gauche.
Il avait alors recueilli 8,87% des voix. En décembre 2015, ce Lillois a aussi été candidat aux élections régionales sur une liste d'alliance PCF/Nouvelle Donne/Nouvelle gauche socialiste/EELV.
Adrien Quatennens (LFI), 1ère circ. du Nord (Lille)
Adrien Quatennens, élu LFI avec 50,10% des voix face à Christophe Itier (REM), est conseiller national du Parti de Gauche et candidat de la France insoumise. Ce conseiller clientèle lillois de 27 ans était durant la campagne présidentielle chargé de coordonner les groupes d'appui à Jean-Luc Mélenchon.
Il a commencé son parcours de militant en manifestant contre le "Contrat première embauche" du gouvernement Villepin, avant de s'engager dans des associations d'aide aux sans-abris et chez les altermondialistes d'ATTAC.
En 2015, il devient co-secrétaire du Parti de gauche de la métropole de Lille, auquel il a adhéré deux ans auparavant. Il a participé à de nombreuses manifestations contre la loi travail à Lille en 2016.
Fabien Roussel (PCF), 20e circ. du Nord (Saint-Amand-les-Eaux)
Fabien Roussel, élu dimanche député PCF de la 20e circonscription du Nord (Saint-Amand-les-eaux, près de Valenciennes) avec 63,88% des voix face à Ludovic de Danne (FN), incarne la nouvelle génération communiste dans cette région. M. Roussel, né à Béthune, dans le département voisin du Pas-de-Calais, est âgé de 48 ans et père de trois enfants.
Conseiller municipal de St-Amand-les-eaux depuis 2014 et conseiller de la communauté d'agglomération de la Porte du Hainaut, il dirige la fédération du PCF dans le Nord depuis 2010. Fabien Roussel avait conduit la liste du Front de gauche aux élections régionales de décembre 2015 dans les Hauts-de-France, obtenant 5,16%.
A l'Assemblée nationale, il succédera à Alain Bocquet, député de la circonscription sans interruption depuis 1978, et président du groupe communiste de 1993 à 2007.
Alain Bruneel (PCF), 16e circ. du Nord (Douai)
Alain Bruneel, élu dimanche député de la 16e circonscription du Nord avec 55,86% des voix face à Hortense De Mereuil (FN), est un symbole de la puissance passée du PCF dans l'ancien bassin minier. Agé de 65 ans et père de trois enfants, ce natif de Tourcoing a passé sa vie dans les houillères.
Il est, depuis 1999, maire de Lewarde, commune de 2.500 habitants où existait une fosse conduisant au fond de la mine et qui abrite le Centre historique minier. Alain Bruneel a d'autre part été conseiller général de 2011 à 2015. La circonscription couvre l'Est de Douai.
Christian Hutin (DVG), 13e circ. du Nord (Dunkerque)
Il n'en reste qu'un. Christian Hutin réélu député dans la 13e circonscription du Nord est le seul représentant du groupe Socialiste à l'Assemblée nationale dans le département. Membre du Mouvement Républicain et Citoyen, il siégeait sur les bancs du Parti socialiste. Christian Hutin a réussi à renverser la tendance alors qu'il était devancé de presque 400 voix par le candidat FN Philippe Eymery au premier tour. Il a remporté le second tour avec 63 % des voix contre seulement 37 % pour son adversaire.
Le natif de Lille s'est dit rassuré par sa victoire "tellement large qui lui permet de souffler très très fort" Il a déclaré qu'il ne serait "pas d'accord avec tout ce que fera Emmanuel Macron" mais s'est dit "très partisan" de certaines de ses idées notamment les classes de 12 élèves dans certains établissements défavorisés. Investi dans la défense des victimes de l'amiante, il déplore l'absence de secrétariat d'état d'aide aux victimes dans le nouveau gouvernement.