Alors que les négociations entre les agriculteurs et les grandes surfaces sur la vente des produits des grandes marques s'achèvent ce vendredi 26 février, les producteurs du Nord et du Pas-de-Calais continuent de réclamer une rémunération plus juste.
Une colère, mais pas d'action coup de poing, comme dans la Somme, dans le Nord et le Pas-de-Calais. Alors que les négociations commerciales entre la profession agricole et les grandes et moyennes surfaces (GMS) pour les produits des grandes marques s'achèvent ce vendredi 26 février et semblent aboutir à une impasse, les agriculteurs se mobilisent. Objectif : arriver à une augmentation du prix de la rémunération au producteur. "On demande une meilleure prise en compte des coûts de production dans le coût de vente et une répercussion sur le prix d'achat", réclame Simon Ammeux, producteur de lait et de viande bovine à Sainte-Marie-Cappel et secrétaire générale de la FDSEA du Pas-de-Calais.
Lucie Delbarre, productrice de céréales, betteraves, pommes de terre dans le secteur de Lillers et secrétaire générale adjointe de la Fédération des agriculteurs du Nord (FDSEA 62), explique : "Les charges ont augmenté ces derniers temps pour les agriculteurs avec l'augmentation du prix des céréales. Cela correspond à une hausse d'environ 20 % pour les lapins et les volailles. On demande à la grande distribution de répercuter cette augmentation de prix."
Faire appliquer la loi EGalim
C'est notamment l'objet de la lettre ouverte adressée ce mardi aux directeurs des grandes et moyennes surfaces par les équipes syndicales des Jeunes Agriculteurs de la Région, des FDSEA 59 et 62 et de l’Association départementale des producteurs de lait du Pas de Calais (ADPL). Le but est de faire appliquer la loi EGalim, votée en 2018. "Cette loi indique qu'on doit répercuter les couts de production aux agriculteurs", explique Lucie Delbarre. Pour Simon Ammeux, "c'est maintenant ou jamais".
Ces derniers jours, les agriculteurs du Nord et du Pas-de-Calais sont allés déposer cette lettre ouverte auprès des grandes et moyennes surfaces de leur secteur. "On veut que les responsables des magasins la remontent en haut lieu à Auchan France et Carrefour France", poursuit-elle. Ils avaient réalisé une démarche similaire il y a quelques semaines, demandant aux grandes surfaces "de la transparence au niveau des prix, pour voir où partait la marge", selon Lucie Delbarre. Un échec.
"On a peur, on va encore être perdant"
Simon Ammeux craint le résultat de cette négociation. "On a peur, on va encore être perdant... Ils vont encore nous dire qu'ils ne peuvent pas nous payer plus car ils n'ont pas d'argent, alors que leur chiffre d'affaires a augmenté en 2020", peste-t-il. Une baisse de 4 à 5 % du prix de la rémunération au producteur est évoquée. Eux demandent une hausse de 2 à 4 %. "Ça ne représente pas grand chose", concède l'agricultrice. "Si on nous annonce une baisse d'achat des produits alimentaires, ça va barder !" prévient Simon Ammeux.
En cas d'échec des négociations, des sites de production pourraient bien être bloqués par les agriculteurs. "Si on fait ça pendant 4 jours, les rayons seront vides", a déclaré Guillaume Clop, président des Jeunes agriculteurs de la Somme. Après les négociations concernant les produits des grandes marques pour l'année 2021, celles pour les produits propres à chaque enseigne de grande distribution vont débuter. Sans doute avec les mêmes demandes et exigences, autant du côté des distributeurs que des agriculteurs.