Les Hauts-de-France restent l'une des régions les plus pauvres de France

Selon la dernière étude de l'Insee, qui se concentrent notamment sur les personnes proches du seuil de pauvreté, les Hauts-de-France restent l'une des régions si ce n'est la région la plus pauvre de France. 540 600 personnes vivent avec un niveau de vie légèrement supérieur au seuil de pauvreté.

C'est une première.  Dans son étude sur la pauvreté publiée ce mardi 13 avril, l'Insee Hauts-de-France s'est intéressé au "halo de pauvreté", c'est à dire les 10 % de la population au-dessus du seuil de pauvreté en 2018, soit 60 à 70 % du niveau de vie médian de la population. Des personnes qui touchent entre 1 086 et 1 243 € (sans impôt et avec prestations sociales).

Cette nouvelle étude met en évidence "un constat observé depuis un certain nombre d'années" sur la pauvreté dans les Hauts-de-France, selon Cyril Gicquiaux, l'un de ses deux auteurs avec Mickaël Bréfort : les Hauts-de-France sont l'une des régions les plus exposées à la pauvreté.

En 2018, 9,4 % de la population des Hauts-de-France a fait partie de ce halo de pauvreté, soit 540 600 personnes. Aucune autre région n'a un pourcentage plus élevé. La Corse et l'Occitanie suivent. C'est peu ou prou un calc de la part de la population dont le niveau est inférieur au seuil de pauvreté puisqu'avec 18 %, les Hauts-de-France sont la région la plus pauvre, derrière la Corse. En France métropolitaine, la part de population sous le seuil de pauvreté est de 14,6 % et la part de la population dans le halo de pauvreté, de 7,7 %.

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Plus de ménages âgés dans le halo

L'Insee Hauts-de-France s'est également intéressée au profil de la population situé dans le halo de pauvreté. Une différence est notable avec les personnes dont le niveau de vie est en-dessous du seuil de pauvreté. "Le profil n'est pas similaire, relate Cyril Gicquiaux. Dans le halo, il y a moins de familles monoparentales et de familles nombreuses et plus de ménages âgés." Les familles monoparentales représentent 17 % du halo (contre 25,6 % pour l'autre indicateur).  Des tendances visibles également au niveau national. Du côté des familles nombreuses (5 personnes ou plus), même constat : 26,9 de ces personnes % font partie du halo contre 32,2 % qui sont sous le seuil de pauvreté. Les personnes de plus de 60 ans (27,5 % dans le halo contre 18,1) et les propriétaires (39,8 % dans le halo contre 25 %), logiquement, sont plus nombreux à être proches du seuil de pauvreté qu'à être en-dessous de celui-ci.

Plus grande disparités de revenus dans la MEL et la Métropole d'Amiens

Un troisième item a intéressé Cyril Gicquiaux et Mickaël Bréfort : la part de la population du halo par EPCI (établissement public de coopération intercommunale), regroupant plusieurs communes, en 2018.

Pour la plupart des territoires, on retrouve quasiment les mêmes écarts entre la part de personnes sous le seuil de pauvreté et celles dans le halo. "L'ex-bassin minier, les grandes intercommunalités du littoral comme Boulogne-sur-Mer, Calais, Dunkerque, le nord de l'Aisne qui est rural", cite Cyril Gicquiaux.

Deux différences notables sont à mettre en évidence : la Métropole européenne de Lille (MEL) et Amiens Métropole où 19,2 % et 20,1 % de la population vit en situation de pauvreté. Mais dans le halo, il y en a "seulement" 8,5 % et 8,7 %. "La part de la population du halo est moins importante que la moyenne régionale (9,4 %). On peut l'expliquer par une plus grande disparité de revenus entre les ménages très aisés et ceux en forte pauvreté."

Dans les Hauts-de-France, les territoires où la part de population dans le halo est la plus importante sont la Communauté d'Agglomération (CA) de Lens-Liévin (12,4 %), la Communauté de Communes (CC) du Sud Avesnois (12,1 %), la CA Maubeuge Val de Sambre (12 %) et la CA Creil Sud Oise (12 %). Les territoires qui ont une part de population moins présent dans ce halo sont la CC de l'Aire Cantilienne (3,9 %), la CC Senlis Sud Oise (4,7 %) et la CC de la Plaine d'Estrées (4,9 %).

 

Pourquoi l'Insee s'est-elle intéressée au halo de pauvreté et non au seuil de pauvreté ?

Cyril Gicquiaux, qui a co-réalisé l'étude sur la pauvreté dans les Hauts-de-France, justifie ce recours et explique les différence des personnes du halo de pauvreté (dont les revenus équivalent à 60 à 70 % du revenu médian) par rapport aux personnes en-dessous du seuil de pauvreté (60 % du revenu médian).

"Plus le niveau de vie est élevé, plus le poids des salaires dans le revenu disponible des ménages augmente. Près de la moitié du revenu disponible (sans les impôts, avec les prestations sociales) est issu de leurs salaires contre seulement un tiers pour les ménages vivant sous le seuil de pauvreté."

C'est également le cas si on regarde le poids des prestations sociales sur le revenu, pour Cyril Gicquiaux. "Il représente 21 % pour les personnes du halo, contre 42 % pour les ménages pauvres." Ainsi, des événements professionnels défavorables comme le chômage partiel ou le non-renouvellement d'un contrat de travail peuvent être potentiellement plus préjudiciables aux ménages du halo, qui n'auront pas comme "filet de sécurité" les prestations sociales, selon l'Insee Hauts-de-France.

 

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