Une étude réalisée par l'Insee Hauts-de-France dévoile ce mercredi que la région figure parmi les plus pauvres de France, notamment pour les familles monoparentales et les jeunes. Elle démontre également que la crise a renforcé les inégalités territoriales, avec une fragilité sociale importante.
Triste bilan dressé ce mercredi dans une étude menée par l'Insee Hauts-de-France. A travers plusieurs indicateurs, l'Institut démontre que la région a le taux de pauvreté le plus important de France métropolitaine après la Corse. 18,1% des habitants des Hauts-de-France, soit un million de personnes, vivent ainsi sous le seuil de pauvreté (soit moins de 987 euros par mois en 2012). Le Nord de l'Aisne, l'Avesnois et le bassin minier sont particulièrement touchés.
Les familles monoparentales très touchées
L'étude révèle que si la pauvreté est largement supérieure à la moyenne nationale, tout le monde n'est pas touché de la même manière. Les familles monoparentales sont ainsi plus suspectibles de se retrouver sous le seuil de pauvreté, de même que les jeunes. "Au niveau régional, 38% des familles monoparentales sont pauvres, contre 31% pour la France métropolitaine hors Île-de-France", expliquent les auteurs de l'étude.En général, les jeunes sont davantage touchés par la pauvreté. Le taux de pauvreté est ainsi de 28% pour les ménages jeunes, contre 11% pour les ménages plus âgés.
Inéglités territoriales
Tout le territoire des Hauts-de-France ne pâtit pas de la même manière de ce phénomène de pauvreté. Ce fléau se concentre en particulier sur les régions de Fourmies, Hirson, Maubeuge, Creil, Lens et Calais. Dans ces territoires, le taux de pauvreté est supérieur à 25%. De manière générale, les zones urbaines sont plus pauvres, à l'exception du Sud de l'Oise bénéficient de leur proximité avec Paris.En cause : les profils les plus touchés par la pauvreté sont surreprésentés dans ces régions. Dans les villes sus-citées, "plus de 13% de la population vit dans un ménage monoparental" et "plus la part des familles monoparentales dans un territoire est élevé, plus la pauvreté de ces familles est élevée également". Concernant les ménages âgés (75 ans ou plus) c'est en revanche dans les territoires ruraux que la pauvreté est la plus importante. Les enquêteurs mettent en avant l'arrière-pays du Boulonnais, du Calaisis, de la Thiérarche et de l'Avesnois parmois les zones les plus fragiles.
Un chômage élevé
L'étude s'intéresse également à la fragilité sociale au sens large, notamment à la place du chômage dans la région. "Les revenus perçus avant redistribution sont les plus faibles de France métropolitaine. La fragilité sociale s’est accentuée au cours des années 2000, en particulier dans la deuxième moitié de la décennie", indiquent les auteurs. La région est ainsi celle qui connaît le taux de chômage le plus élevé : 16,5% en 2013, contre 13,1% pour la France métropolitaine à la même période.La région étant très jeune et les jeunes étant davantage touchés par le chômage et une insertion dans le monde du travail difficile, la fragilité sociale est elle aussi plus élevée.