Les rédacteurs de la revue Ch'Lanchron reçus au Sénat pour promouvoir la langue picarde. Ils ont présenté à cette occasion le numéro spécial que la revue avait publié une semaine après l'attentat contre Charlie Hebdo en janvier 2015.
Une délégation de la revue Ch'Lanchron en déplacement au Sénat pour promouvoir la langue picarde. La communauté des picardisants avait très mal réagi à la publication en juillet 2013 du rapport du Comité Consultatif pour la promotion des langues régionales. Celui-ci reléguait le picard au second rang le considérant comme une forme dégradée du français prétendument pratiqué par très peu de locuteurs. C'est pour faire la démonstration inverse que les représentants de l'Agence pour le Picard ont décidé de rencontrer les grands élus de la République.
Ch'Lancrhon et Charlie
"Nous avons sollicité cette entrevue avec les sénateurs de Picardie et du Nord Pas de Calais, toutes tendances politiques confondues, pour faire la démonstration que le picard était une langue en prise directe avec le monde d'aujourd'hui et qu'elle a des choses à dire sur l'actualité immédiate", déclare Jean-Luc Vigneux, le rédacteur en chef de Ch'Lanchron. A l'appui de leur démonstration, les membres de la délégation vont présenter aux élus le numéro spécial que la revue avait sorti une semaine après l'attentat contre Charlie Hebdo. "Une manière de montrer que cette langue est bien vivante et connectée avec la société" renchérit celui qui milite depuis de longues années pour la reconnaissance de la langue régionale.
Juste une langue comme les autres
"Nous, ce que l'on veut, c'est que le picard soit reconnu comme une langue à part entière à l'exemple du breton, de l'occitan ou de l'alsacien" ajoute Olivier Engelaere, le directeur de l'Agence pour le picard. "Pourquoi n'y a t-il pas d'option picard au bac comme pour les autres langues régionales ?" s'insurge t-il. Objectif: convaincre les sénateurs de la nouvelle grande région que le picard, parlé de Noyon à Tournai en passant par Roubaix et Tourcoing est un facteur d'unification du territoire et d'une identité en devenir. Les irréductibles défenseurs du picard espèrent que ces élus diffuseront la bonne parole...picarde autour d'eux pour qu'enfin cette langue sorte de sa condition minoritaire de vulgaire patois cantonné au folklore et aux plaisanteries de salon.