À Lille, une foule impressionnante pour rendre hommage à Samuel Paty, enseignant décapité à Conflans-Sainte-Honorine

Deux jours après l’attaque terroriste ayant causé la mort du professeur Samuel Paty à proximité du collège où il exerçait à Conflans-Sainte-Honorine dans les Yvelines, de nombreux rassemblement ont lieu en France. La place de la République à Paris est noire de monde, comme celle de Lille.
 

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Depuis 15 heures, des centaines de personnes convergent vers la place de la République de Lille. L'émotion est extrêmement forte. Tous viennent ici rendre hommage à Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie de 47 ans décapité vendredi 16 octobre à proximité du collège du Bois d’Aulne où il enseignait, à Conflans-Sainte-Honorine, parce qu’il aurait montré des caricatures de Mahomet à ses élèves.

Des gerbes, déposées sur le parvis des droits de l’Homme devant la préfecture du Nord, sont peu à peu recouvertes de messages de soutien. Je suis Prof ou encore Je suis Samuel peut-on lire sur les pancartes posées au sol. De nombreux manifestants ont imprimé des unes de Charlie Hebdo.

"Ils ne décapiteront pas la République"

Beaucoup d’enseignants sont présents et les élus ont également répondu à l’appel. Des parents sont venus avec leurs enfants. Quelques pancartes dépassent au-dessus de la foule. "Liberté d’expression" en lettres majuscules sur une pancarte que tient, émue, cette professeure. "Ils ne décapiteront pas la République" brandit un autre manifestant.
Au loin, on aperçoit la photo de Samuel Paty placardée sur un carton. Sur l’autre face, la fameuse une de Charlie Hebdo, "c’est dur d’être aimé par des cons."

Marseillaise empreinte d’émotion

"J’ai la rage au cœur" explique un homme dans la foule. "Je suis atterrée" poursuit une femme, la buée sur les lunettes et l'émotion grandissante dans sa voix, "c'était indispensable de venir.

Un peu plus loin, nous rencontrons un professeur. "On est épouvantés et on a besoin de se rassembler, explique-t-il. Il y a une forme d’identification." Ce qui a été visé selon lui, c'est la liberté d'expression. "On n’est pas là pour censurer, on n’est pas là pour retirer des livres des bibliothèques, pour discuter de certaines théories scientifiques. On est simplement là pour les enseigner, c’est ça qui participe de la formation d’un esprit libre." Une marseillaise débute sur la Place de la République, suivie d'applaudissements en mémoire de Samuel Paty. Jean-François Caremel, secrétaire départemnetal du syndicat d'enseignants SNES-FSU, se dit bouleversé. "On veut que la manière dont il a voulu travailler soit mise en avant. Qu’on célèbre sa mémoire, son dévouement à l’égard de l’institution et à l’égard des élèves qu’il avait en charge."D'autres rassemblements ont eu lieu dans la région, notamment à Dunkerque, Cambrai ou encore Boulogne-sur-mer. Hier, un rassemblement avant été organisé à Douai.
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