Des ansciens Sans domicile-fixe qui se bougent pour tendre la main aux sans-abris et leur trouver le plus rapidement possible un logement. C'est le pari d'un collectif lillois aidé par de généreux propriétaires.
De la rue à l'appartement en quelques semaines. C'est le pari que fait "Le Collectif des SDF de Lille". Une association créée par d'anciens SDF qui ont eu l'idée de proposer une alternative aux foyers, parcours d'insertion longs et autre non-réponses. "Les foyers, c'est pas la joie, faut être clair et net, explique Gilbert Pinteau, fondateur-président de ce collectif. Là, cet après-midi, on a relogé quelqu'un en quinze minutes. Un monsieur qui était à la rue depuis 4 mois. Là, il est à Roubaix."
Comment fait le collectif pour arriver à ce résultat ? Il mise notamment sur la générosité de propriétaires privés de biens immobiliers comme Jean-Pierre Boudhar. A Lambersart, ce directeur commercial à la tête de six agences immobilières dans la métropole lilloise, loge par exemple dix anciens SDF, simplement par conviction.
"J'ai vécu un peu ce qu'ils ont vécu, j'ai été dans rue donc je sais ce que c'est de ne pas manger, de ne pas se laver", explique-t-il. Il demande aux locataires un loyer modique (moins d'une centaine d'euros). L'État prend en charge le reste par le biais du fonds de solidarité pour le logement. Cette location est peu rentable pour lui mais là n'est pas l'important : "C'est la main tendue. Mais il y a des moments, ça m'énerve, j'ai envie de tout arrêter parce que c'est fatiguant..." Jean-Pierre Boudhar passe beaucoup de temps à gérer ses locataires, à faire appliquer un régement strict, à rendre les lieux propres... Sa récompense ? La réinsertion de nombreuses personnes.
Retrouver une stabilité
Le logement est souvent ici le point de départ d'une nouvelle vie. Sortir de la rue, retrouver une vie normale et ses petits gestes du quotidien. "Ce n'est rien, ce n'est qu'une vaisselle, mais retrouver cette stabilité d'avoir un chez-soi, franchement c'est bien", explique par exemple Stéphane Renard, ancien SDF, locataire à Lambersart. Dans sa chambre meublée de 15 mètres carrés, il a "repris du poil de la bête" : "Il y a ce contact humain qui est bien. Dans la rue, c'est compliqué le contact humain"Depuis cinq ans, le collectif, grâce au soutien de propriétaires qui leur font confiance, a relogé près de 300 personnes. Le collectif effectue également des maraudes deux fois par semaine pour proposer un accompagnement, un café, une couverture aux sans-abris. Le 31 décembre, un réveillon solidaire est organisé avec la ville de Lille.
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