Dans ce reportage d'Al Jazeera diffusé à la fin de l'année 2018, les trois hommes ont tenu des propos racistes, fomenté un attentat au marché de Wazemmes et agressé une jeune femme de 14 ans.
Trois hommes de la mouvance de l'ultradroite lilloise doivent être jugés mardi pour une agression contre une adolescente. Deux d'entre eux vont devoir aussi répondre respectivement de provocation directe à un acte de terrorisme, et appel à la haine. Leurs actes racistes ont été enregistrés et diffusés dans un reportage d'Al Jazeera visible ci-dessous. Rémi F., 32 ans, encourt la peine la plus lourde, cinq ans d'emprisonnement, pour avoir évoqué une attaque à la voiture bélier contre le marché du quartier populaire de Wazemmes : "Je vais là-bas, je te fais un carnage. Charlie Hebdo à côté, c’est de la pisse de chien ! Marché de Wazemmes, c’est là où il y a tous les "gnoules" de Lille qui y vont. Tu y vas un dimanche en voiture, mais tu fais un bordel !", pouvait-on notamment entendre dans le reportage.
Des propos filmés en caméra cachée, tenus "en état d'ébriété", selon son avocat, Me Eric Cattelin-Denu, par ailleurs candidat RN Lille aux dernières municipales.
A lire aussi : Racisme, violence, salut nazi... Un journaliste a infiltré Génération identitaire et le bar La Citadelle à Lille
Ils comparaîtront pour avoir frappé une adolescente de 14 ans car ils l'avaient identifiée comme Maghrébine
Etienne V., 26 ans, sera jugé par le tribunal correctionnel de Lille pour "provocation publique à la haine ou la violence" notamment pour avoir effectué un salut nazi et trinqué au IIIe Reich.Avec le dernier prévenu, Guillaume D., 31 ans, ils comparaîtront également, sous contrôle judiciaire, pour "violence en réunion" pour l'agression d'une adolescente de 14 ans, désignée comme Maghrébine, en janvier 2018. Le premier volet du documentaire de la chaîne qatarie montrait cette jeune fille poussée par un homme puis frappée à coups de poings par un autre, de nuit, dans un quartier animé de Lille, en présence d'une troisième personne.
Avocat de SOS Racisme, qui s'est porté partie civile , Me Nicolas Nef Naf a émis l'espoir que "la justice mettra en évidence le caractère discriminatoire des actes qu'on constate dans ces vidéos". "Il y a une idéologie derrière tout cela, la réponse de la justice doit être forte", a-t-affirmé.
Martine Aubry, la maire de Lille, avait demandé la fermeture du bar après avoir découvert le reportage d'Al Jazeera. Le lieu est toujours ouvert.
A lire aussi : Aubry réclame la fermeture du bar La Citadelle