Grèves reconductibles dans les transports, nouvelles manifestations, blocages routiers... A partir de mardi, l'opposition à la loi travail va tenter de se relancer, malgré l'adoption du projet en première lecture à l'Assemblée.
Sept syndicats (CGT, FO, FSU, Solidaires, l'Unef, l'UNL et Fidl) ont appelé leurs organisations respectives à "construire" deux nouvelles journées de grèves et manifestations les 17 et 19 mai, les sixième et septième en un peu plus de deux mois.
Routiers
Ils entrent dans le mouvement. Les routiers se sentent concernés par la Loi Travail qui pourrait diminuer leur rémunération d'heures supplémentaires. Ils ouvriront le bal dans la nuit de lundi à mardi, à partir de 22h, à l'appel des fédérations FO et CGT. Barrages filtrants, blocages... On ignore pour l'instant les modalités exactes de l'action. Les ports pourraient aussi être concernés.SNCF
A la SNCF, la CGT-cheminots (premier syndicat) appelle à cesser le travail chaque mercredi et jeudi, et SUD-Rail (troisième) tous les jours à partir de mardi. Les cheminots entendent dénoncer la loi El Khomri, mais surtout peser dans les négociations en cours sur leurs conditions de travail. Le préavis de Sud-Rail s'étend jusqu'au 11 juillet, soit le lendemain de la finale de l'Euro.Quelles perturbations sur le réseau SNCF dans le Nord et le Pas-de-Calais ? Pour l'instant, pas de chiffres précis. "Le trafic sera normal mardi 17 mai, explique pour l'instant la SNCF. Le trafic sera perturbé mercredi 18 mai. Le programme de circulation sera mis en ligne lundi 16 mai à 20h."
Manifs
Les opposants au projet de loi travail vont à nouveau battre le pavé mardi dans plusieurs villes dont Lille (ils étaient 2000 jeudi dernier) à l'appel de l'intersyndicale. Les manifestants se retrouveront une nouvelle fois dans la rue dès jeudi. Leur objectif: prouver leur détermination, malgré l'essoufflement constaté lors des dernières manifestations, moins fournies, et les casseurs qui, pour la première fois le 12 mai, s'en sont pris physiquement aux services d'ordre syndicaux.Loi travail : ce n'est pas fini pour les syndicats
Dans la ligne de mire des syndicats, le texte de la ministre Myriam El Khomri, adopté sans vote jeudi après le recours à l'article 49-3 et contesté jusque dans les rangs de la majorité. Les syndicats jugent le texte trop favorable aux entreprises et pas assez protecteur pour les salariés, en particulier parce qu'il instaure la primauté des accords d'entreprises sur les accords de branche. Mais "les salariés sont décidés à s'engager dans un mouvement dur", assurait récemment Philippe Martinez, le leader de la CGT.Les opposants sont bien décidés à jouer la montre, le texte devant encore être débattu du 13 au 24 juin au Sénat pour un vote le 28, avant un nouvel aller-retour entre les deux chambres et une adoption définitive fin juillet. Et le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, rappelait la semaine dernière
qu'il y a dix ans, le contrat première embauche (CPE) avait été "adopté, voté, et retiré".