17 blessés à Calais ce jeudi dans une rixe avec tirs d'armes à feu entre migrants. Pour 3 d'entre eux, le pronostic vital est engagé. Le ministre de l'Intérieur a décidé de se rendre sur place en urgence.
"Après les graves incidents survenus aujourd'hui, je me rends dès ce soir à Calais pour un point de situation avec le Préfet, la Maire de la ville et les acteurs locaux. J’y rencontrerai nos forces de sécurité & secours mobilisées dans ces conditions particulièrement difficiles", explique Gérard Collomb sur son compte Twitter. Le ministre de l'Intérieur est attendu sur place vers 23h. Il pourrait passer la nuit sur place.
En termes de victimes, "on est revenu à une situation qui ressemble beaucoup à celle de 2015", année de création de la "Jungle", démantelée en octobre 2016, a-t-on commenté de source judiciaire. Toutefois, "chaque jour ne se ressemble pas en termes de violence", a-t-on ajouté.
Après les graves incidents survenus aujourd'hui, je me rends dès ce soir à Calais pour un point de situation avec le Préfet, la Maire de la ville et les acteurs locaux.
— Gérard Collomb (@gerardcollomb) 1 février 2018
J’y rencontrerai nos forces de sécurité & secours mobilisées dans ces conditions particulièrement difficiles.
De violents affrontements entre migrants afghans et africains jeudi en plusieurs endroits de Calais, ont fait 17 blessés, dont quatre par balle étaient entre la vie et la mort dans la soirée.
Il s'agit du bilan le plus lourd depuis le 1er juillet 2017 lorsque des bagarres inter-ethniques avaient fait 16 blessés, dont un grave. Un an plus tôt, le 26 juin 2016, d'autres rixes avaient fait 40 blessés, dont aucun n'avait été atteint gravement.
La dernière rixe entre migrants ayant débouché sur des blessures par balle remonte au 25 novembre 2017, lors d'un échange de tirs entre deux groupes d'Afghans, possible règlement de comptes entre passeurs. Cinq d'entre eux avaient été blessés.
Rixes
Dans l'après-midi, une première rixe a éclaté vers 15H30 entre une "centaine de migrants armés de bâtons et de pierres" boulevard des Justes, près du centre hospitalier de la ville, selon la préfecture.
Quatre migrants, qui seraient âgés de 16 à 18 ans et de nationalité érythréenne, ont été blessés par balle lors de ces affrontements et leur "pronostic vital était engagé", a déclaré à l'AFP le parquet de Boulogne-sur-Mer. Dans la même rixe, trois autres souffraient "de multiples blessures", selon la préfecture du Pas-de-Calais, qui n'avait pas de détails sur l'identité des victimes.
La Direction régionale de la police judiciaire (DRPJ) et la brigade mobile de recherches de la police aux frontières ont été saisies. Aucune interpellation n'avait eu lieu dans la soirée.
Vers 16H, une deuxième rixe s'est déroulée à environ 5 km de là, à Marck-en-calaisis, près du centre de logistique Transmarck. "Une centaine de migrants africains armés de bâtons ont voulu s'en prendre à une vingtaine d'Afghans", a indiqué le parquet, qui a précisé qu'un car a été affrété pour amener les Afghans au centre d'accueil et d'examen des situations (CAES) de Belval.
La police a protégé les Afghans pris à partie par 150 à 200 Erythréens, selon la préfecture. Puis en fin d'après-midi, de nouvelles violences ont éclaté dans la zone industrielle des dunes à Calais, non loin du site de l'ancienne "Jungle".
Barres de fer
"Les Afghans sont venus pour une distribution de repas rue des Verrotières et sont tombés sur une forte présence africaine. On a eu un mouvement de foule qui a entraîné des blessés avec des barres de fer", a indiqué le parquet à l'AFP. Six migrants ont été blessés selon le parquet, dont un grièvement à la tête, comme l'a constaté un correspondant de l'AFP sur place.
Outre des CRS et gendarmes mobiles, les pompiers étaient nombreux sur place.
Jeudi matin, une opération "anti-squat", consistant à enlever les tentes et les cabanes des migrants, avait été menée par les forces de l'ordre dans le secteur, sans incident, selon la préfecture et le parquet.
Nouvelle intervention policière (dis)proportionnée ce matin à #calais: tentes détruites et sous préfet qui explique doctement aux exilés que pour récupérer ses affaires persos il faut d'abord montrer ses papiers... Bref harcèlement quotidien... jusqu'à quand Mr @gerardcollomb ? pic.twitter.com/4DXJmkjzNf
— De Coninck (@VDeConinckSCCF) 1 février 2018
Environ 800 migrants vivent actuellement à Calais selon les derniers chiffres des associations, entre 550 et 600 selon la préfecture.