Municipales 2020 : le blues des maires qui ne souhaitent pas se représenter

Alors qu'un sonsage prédisait qu'un maire sur deux ne souhaitait pas se représenter, nous avons cherché à comprendre pourquoi tant d'élus raccrochaient leur écharpe tricolore, particulièrement dans les petites communes.

Il est maire d'une commune de 2200 habitants, depuis 12 ans. Elle est première adjointe d'un village de 665 personnes depuis 6 ans. Tout deux ont décidé de ne pas se représenter en mars prochain...

Un mandat chronophage

Eric Momont est né à Mons en Pévèle. Il est attaché à ce territoire mais aujorud'hui il s'est lassé de ce mandat, qui prend de plus en plus de temps. " Le rôle aujourd'hui d'un maire est de plus en plus compliqué, parce que nos concitoyens sont plus dans une logique individualiste, voire consumériste et donc la notion du collectif disparaît peu à peu voire à une vitesse accélérée à mon sens", explique l'élu. "ET le positionnemnet du maire est difficile dans ce contexte. On peut être critiqué mais je dirais, à la limite, c'est un peu le boulot, mais ça peut être, parfois, violent".

Chrystèle Lectez, passe une dizaine d'heures par semaine en mairie, en plus de son travail. Au delà des tracasseries administritatives de plus en plus pesantes, dans sa petite commune, elle doit répondre à des demandes diverses. Elle a, par exemple, dû gèrer deux situations de crise avec les forces spéciales de gendarmerie :"C'étaient deux personnes qui s'étaient retranchées armées. Il y a un choc de la population, un choc des familles qui ont été concernées. On n'est pas psychologues, y a pas de formation d'élus, donc c'est un peu compliqué d'intervenir dans ce type de situation. L'élu dans une petite commune doit tout faire", conclut-elle.

Un métier plus technique, un pouvoir trop vertical

Développer des compétences dans tous les domaines, parfois techniques, Eric Momont aussi a connu cela, notamment dans un dossier qui a marqué son mandat. Un projet de ligne à très haute tension contre lequel il s'est battu en vain, pendant des années. "Ces pylônes font 35 mètres, explique-t-il en noumontrant des poteaux électriques autour de sa communes, ceux de demain feront 70mètres et c'est 24 câbles qui viendront alimenter le transport de cette électricité". Et 19 maisons de sa commune, sont suceptibles d'être détruites.

Malgré les actions, 3000 signataires contre le projet, la proposition d'enterrer les lignes électriques, le maire parle d'une verticalité de l'Etat. Il a l'impression que rien ne pouvait changer la décision de l'Etat : " on peut comprendre la nécessité de transporter (de l'électricité) mais on peut aussi admettre que les maires se battent pour faire que les projets puissent être améliorés. Et c'est là où je suis en désaccord total avec la façon dont les choses ont été faites, c'est que l'on ne nous a jamais entendu voire même écouté. C'est ça qui procure aujourd'hui ce ras-le-bol et la décision qui est la mienne de ne pas me représenter".

A Metz-en-Couture, aussi les élus prennent leur rôle à coeur. Valoriser le village, le rendre attractif font partie des missions. alors quand un commerce s'apprête à fermer, comme ce café-tabac, forcèment on s'en préoccupe. 
En première ligne, l'élu local est devenu un interlocuteur privilégié... le dernier repésentant de l'Etat dans les campagnes. "Le maire est à portée de gifle des concitoyens... Dès qu'il y a un problème, c'est lui qu'on vient voir." 
Et le cafetier de s'inquièter : "On parle de faire des fusions entre villages, ce serait pas une bonne chose. Si on supprime les maires à qui on va s'adresser ?

Même si Eric et Chrystèle ont choisi de ne pas se représenter, dans leurs communes respectives il y aura bien des candidats, des citoyens, qui rêvent encore de ce mandat.

 
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