Les Hauts-de-France perdent une place au classement des régions les plus peuplées, dépassés par l'Occitanie. La population de 5 995 290 habitants n'a pas augmenté ces 6 dernières années. Décryptage des nouveaux chiffres publiés par l'INSEE.
La région gagnait encore 11 400 habitants en moyenne par an entre 2010 et 2015. Mais depuis, l'évolution annuelle moyenne de la population est de 0 !
Conséquence : un temps 3ème au classement des régions les plus peuplées, les Hauts-de-France sont passés derrière la Nouvelle-Aquitaine (+0,4% de croissance) et cette année, derrière l'Occitanie (+0,7% de croissance).
Pourquoi la population stagne?
D'abord, parce que selon l'INSEE, les naissances compensent à peine les décès. Le solde naturel dans la région n'est que de 0,2% par an.
Ensuite, parce que les Hauts-de-France sont moins attractifs : la région enregistre davantage de départs que d’arrivées, "ce qui engendre une perte de 15 700 habitants en moyenne par an entre 2015 et 2021". Le solde migratoire est en déficit : -0,3% par an.
Seule la population de l'Oise augmente
Dans la région, l'Oise se distingue : il est le seul département où l’évolution de la population est encore positive entre 2015 et 2021 (+0,1% de croissance) alors qu'ailleurs dans les Hauts-de-France, le taux est négatif.
L'Oise qui se classe 3ème département le plus peuplé de la région, loin derrière le Nord, toujours en tête et toujours département le plus peuplé de France.
Un axe nord-sud
C'est vers la côte ou à l'est de la région que la population diminue le plus. La ville de Calais perd 2% de sa population, suivie de Boulogne-sur-Mer (-0,6%) et Dunkerque (-0,4%). Idem pour Maubeuge, Cambrai, Saint-Quentin et Laon.
A l'inverse, les villes situées sur un axe nord-sud allant de la couronne périurbaine de la métropole de Lille jusqu’aux territoires proches de Paris, en passant par Arras et Amiens, gagnent des habitants, en rose sur cette carte.
Un axe dynamique et attractif, explique l'INSEE, qui attire les populations. Dans la région, c'est Lens qui connaît ces dernières années le plus fort taux d'augmentation. À noter également qu'Arras et Château-Thierry sont les deux seules communes des Hauts-de-France à enregistrer un solde migratoire à l’équilibre, c’est-à-dire qu'il y a, dans ces villes, autant d'arrivées que de départs.
Logements vacants
L'étude de l'INSEE révèle également qu'il y a toujours plus de logements vacants dans la région. Les Hauts-de-France enregistrent la plus forte hausse au niveau national : +3,4% d'habitat inoccupé chaque année (contre 2,5% d'augmentation en France).
Dans la région, 7,8% des logements sont vacants (8,1% au niveau national). Ils le sont soit parce que l'habitat est vétuste, abandonné ou nécessite de lourds travaux, soit parce qu'il est en attente de locataire ou de propriétaire.
Le plus faible taux de logement vacant se trouve dans l’Oise, seul département de la région à gagner des habitants alors que le plus fort taux est dans l’Aisne où la population est en déclin (-0,2 % par an).
Dans le détail, les territoires ruraux concentrent le plus grand nombre de logements vacants.
L'enquête de recensement de l'Insee pour l'année 2024 commence ce jeudi 18 janvier. Elle a lieu tous les ans dans les villes de plus de 10 000 habitants, sinon tous les 5 ans.
Dans la région, 820 communes sont concernées par cette nouvelle édition, soit 436 000 logements et 858 000 personnes. 2 200 agents recenseurs sont recrutés par les mairies.