L'imam Hassan Iquioussen avait porté plainte pour diffamation en octobre 2022 contre le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin. Celui-ci l'accusait notamment de délinquance et de séparatisme. Ce 14 avril, le tribunal judiciaire de Paris s'est déclaré incompétent pour juger cette plainte.
La bataille politique, médiatique et juridique se poursuit entre le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et l'imam Hassan Iquioussen. A l'été 2022, le ministre avait mis à exécution son souhait de prononcer l'expulsion du prédicateur du territoire français.
Suite au lancement de son mandat d'arrêt, Hassan Iquioussen s'était alors rendu en Belgique. Il en a été expulsé vers le Maroc le 13 janvier 2023. Gérald Darmanin lui reprochait notamment "un discours haineux à l’encontre des valeurs de la France, contraire à nos principes de laïcité".
Dans une interview filmée par BFMTV le 2 septembre 2022, il qualifiait également Hassan Iquioussen de "délinquant, fuyard et séparatiste". Pour ces déclarations, le ministre de l'Intérieur est visé par une plainte de l'imam, qui l'a attaqué en diffamation en octobre 2022.
"Initiative politicienne" ou positionnement d'un ministre ?
Ce 14 avril, le tribunal judiciaire de Paris, juridiction qui devait prendre en charge cette plainte, s'est déclaré incompétent sur le dossier. En février, la défense de Gérald Darmanin avait soulevé "l'exception d'incompétence" et estimé que le dossier devait être jugé par la Cour de Justice de la République.
En effet, le camp Darmanin estime que les propos poursuivis ont été tenus dans le cadre de ses fonctions de ministre de l'Intérieur. La défense d'Iquioussen a déjà annoncé son intention de faire appel. Ses avocats estiment pour leur part que les propos de Gérald Darmanin ne s'inscrivent pas dans sa fonction de ministre mais dans le cadre d'une "initiative politicienne personnelle".
"Le combat continue pour faire juger que Gérald Darmanin commet tous les jours des actes qui n'ont rien à voir avec ce que l'on peut légitimement attendre d'un ministre", ont commenté Mes Romain Ruiz et Lucie Simon auprès de l'AFP.
Avec AFP