Airbnb a reversé 4,8 millions d'euros de taxe de séjour aux communes des Hauts-de-France en 2023

La plateforme de location entre particuliers continue de s'implanter dans les Hauts-de-France : en 2023, 205 nouvelles communes de la région ont perçu une taxe d'habitation versée par Airbnb. Une expansion vue d'un mauvais œil par les hôteliers, qui rappellent que la plateforme n'est toujours pas soumise aux mêmes normes qu'eux.

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Sale temps pour l'hôtellerie en France : ce vendredi 19 janvier 2024, la plateforme Airbnb a dévoilé ses chiffres de 2023 en matière de taxe de séjour. Ceux-ci révèlent l'implantation tentaculaire de l'entreprise californienne, qui gagne toujours plus de terrain, notamment dans les Hauts-de-France : la plateforme de location entre particuliers a versé une taxe de séjour à 205 nouvelles communes de la région l'année dernière.

Un chiffre en hausse dans la région, faisant des Hauts-de-France la 4e région où le plus de nouvelles villes ont touché une taxe de séjour d'Airbnb en 2023.

Qu'est-ce que la taxe de séjour ?

La taxe de séjour est une taxe versée par les touristes lorsqu'ils louent un logement de vacances (hôtel, chambre d'hôtes, camping...) aux collectivités locales. Ce qui permet aux collectivités de développer l'offre touristique sur leur territoire.

Concernant l'encadrement des tarifs, le site du ministère de l'Économie explique que ceux-ci sont "fixés par le conseil municipal de la commune ou par l’organe délibérant de l’Établissement public de coopération intercommunale (EPCI)."

4,8 millions d'euros

Au total, Airbnb a reversé 187 millions d'euros de taxe de séjour à des collectivités françaises en 2023, une hausse de plus de 25% par rapport à 2022, dont 4,8 millions ont été touchés par des communes des Hauts-de-France.

Le Nord est le département à avoir reçu la taxe la plus élevée, avec 1,9 million d'euros, dont 800 000 reversés à la simple métropole de Lille. Le département est suivi par le Pas-de-Calais (1,6 million d'euros), la Somme (780 000 euros), l'Aisne (250 000 euros) et l'Oise (230 000 euros).

Des montants et une extension du nombre de propriétaires sur Airbnb, dont la plateforme se félicite puisque, selon elle, ces taxes permettent "aux communes de favoriser le développement touristique local et leur attractivité."

Attention "au commerce illégal"

Un succès d'Airbnb que Gérard de Poorter, président de l'UMIH (Union des métiers et des industries de l'hôtellerie) Lille Métropole tient à tempérer. Certes la plateforme paie de plus en plus de taxes de séjour et s'étend dans la région, mais celle-ci n'est toujours pas soumise aux mêmes normes et réglementations que les hôteliers "classiques". Un combat pour la reconnaissance d'Airbnb comme hôtelier à part entière, que l'UMIH mène depuis déjà de nombreuses années.

Les taxes de séjour sont faites sur base déclarative à la mairie. On ne peut pas vérifier quel propriétaire déclare et quel propriétaire ne déclare pas... Ce qui mène à une forme de commerce illégal.

Gérard de Poorter, président de l'UMIH Lille Métropole

"Nous n'avons rien contre Airbnb, ce que l'on souhaite c'est tout simplement que la plateforme soit soumise aux mêmes taxes et obligations sanitaires et sécuritaires que nous", souligne sèchement Gérard de Poorter, avant d'expliquer : "Les taxes de séjour sont faites sur base déclarative à la mairie. On ne peut pas vérifier quel propriétaire déclare et quel propriétaire ne déclare pas... Ce qui mène à une forme de commerce illégal."

Ce sont ces logements proposés sur Airbnb, mais non déclarés en mairie, qui inquiètent le plus les entreprises du secteur. Car en cas de non-déclaration, la plateforme n'a pas obligation de se soumettre aux règles ERP (établissement recevant du public) qui régissent les normes des hôteliers en matière de sécurité, notamment en cas d'incendie.

On a vu des restaurants et des hôtels fermer car ils ne pouvaient pas tenir, à cause du prix que coûte la réalisation des travaux de mise aux normes.

Gérard de Poorter

"Les restaurateurs et hôteliers, eux, doivent forcément se plier aux règles ERP. C'est d'ailleurs une raison d'abandon chez certains professionnels. On a vu des restaurants et des hôtels fermer car ils ne pouvaient pas tenir, à cause du prix que coûte la réalisation des travaux de mise aux normes. Une telle inégalité n'est pas normale", achève le président de l'UMIH de Lille.

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