On connaît le Paris-Roubaix pour ses pavés et ses coureurs magnifiques, mais il a aussi ses fans. En 1972, une fervente supportrice de Raymond Poulidor parcourt des kilomètres en vélo pour venir soutenir son héros. Retour sur un petit moment de vie savoureux, saisi par une équipe de l’ORTF. Quelqu’un a-t-il vu Poupou ?
Ce 16 avril 1972, sur le Paris-Roubaix, les cyclistes s’apprêtent à affronter la redoutée tranchée d’Arenberg. Parmi les spectateurs, une dame qui n’a pas hésité à braver les pavés pour venir soutenir son coureur préféré. Pas moins de 18 kilomètres en vélo, pour le simple bonheur d’applaudir Raymond Poulidor ! Encore faut-il que Poupou apparaisse … Enthousiasmes, déceptions, espoirs, amusements : une valse d’émotions filmée par une équipe de l’ORTF, visiblement sous le charme de cette fan inconditionnelle.
Vous êtes venue à bicyclette là-dessus ? Mais bien sûr monsieur ! Moi je suis une fervente de Poulidor !
Une fan enthousiasteExtrait d'un reportage de l'ORTF diffusé le 17 avril 1972
Elle avait certes le vent « au derrière », mais il faut tout de même être motivée pour rouler sur des pavés durant 40 minutes. Ça s’appelle être une fan, et dans ces années-là les fans de Raymond Poulidor sont pléthore.
On pourrait presque parler de « poupoumania », tant les français se sont entichés de ce solide gaillard sans chichi, valeureux, et tellement accessible. En un mot, qui leur ressemble. De tous âges, de tous milieux, mais un seul cri de ralliement : « Vas-y Poupou ! »
Ce petit nom s’est transmis de générations en générations, et même s’il n’a jamais gagné le Tour de France il est resté le chouchou des familles.
Car une idole c’est pour la vie, avec ou sans performances !
J’ai pas encore vu Poupou oh yayayaya...
Une fan en plein douteExtrait d'un reportage de l'ORTF diffusé le 17 avril 1972
Eh non, pas de performances sur ce Paris-Roubaix 1972, cette supportrice ne verra pas son Poupou. Cette année-là c’est Roger Devlaeminck qui est le roi du vélodrome, Raymond Poulidor finit 10ème. Il n’a d’ailleurs jamais gagné la reine des classiques, mais il y tient tout de même le haut du pavé avec un record : pas moins de 18 participations consécutives !
C’est bien pour ça que notre petite dame reviendra l’année prochaine aux avant-postes de la trouée d’Arenberg. Car il est tout de même magnifique, son perdant !
Pour lui, et pour le spectacle offert par cette mythique ligne droite qui traverse la forêt de Raismes-Saint-Amand-Wallers : 2300 mètres de pavés (disjoints de préférence !), une difficulté classée 5 étoiles… dont chacun cherche à se sortir sans trop de bobos !
La trouée d’Arenberg ne fait pas la victoire, mais c’est là que se joue la sélection entre les favoris. Il suffit juste de passer l’épreuve de sa traversée…
Pour retrouver ce petit concentré d’émotions fortes, avis aux mordus de vélo : le Paris-Roubaix c’est ce samedi 8 avril 2023 pour les femmes, et ce dimanche 9 avril pour les hommes. Il est urgent de préparer vos chaises pliantes, drapeaux et autres accessoires indispensables pour célébrer ces forçats du pavé !
Poupou n’y sera pas, mais si vous avez l’œil averti vous devriez voir passer un dossard N°11 : il s’appelle Mathieu Van Der Poel, il n’est autre que le petit-fils de l’emblématique Poulidor, et il sera sur la ligne de départ de cette 120ème édition.
Pour les afficionados du sport version canapé, rendez-vous sur France 3 : Le Paris-Roubaix y sera diffusé en direct samedi 8 avril à partir de 15H25 pour la course des femmes, et le dimanche 9 avril dès 10H55 pour la course des hommes.