Se retrouver nez à nez avec une soucoupe volante, voilà qui n’est pas banal. C’est pourtant l’expérience vécue en 1973 par un habitant de Feignies, près de Maubeuge. Car il en est sûr, il s’agit bel et bien d’un ovni. Rêve éveillé ? Hallucinations ? Une équipe de l’ORTF, aiguillonnée par la curiosité, vient recueillir son témoignage : un récit haut en couleur !
Le 3 septembre 1973, vers 22H20, un homme rentre chez lui à Feignies. Alors qu’il s’apprête à ranger sa mobylette, c’est la stupeur : sous ses yeux, rien de moins qu'un ovni ! "On dirait qu’il était sur un coussin d’air… Ça ballotait, mais doucement, doucement" raconte-t-il aux journalistes de l’ORTF.
Il décrit un engin cylindrique, d’au-moins quatre mètres de haut, "rouge intérieurement, comme le coucher du soleil". Un petit tour et puis s’en va, la soucoupe volante disparait sans un bruit, en un rien de temps. Mais l’homme est resté bouleversé, et on le serait à moins…
Vous êtes allé voir de plus près ? Ah non non, ouh là j’avais trop peur… Hé là hé là ! C’est un danger public !
Témoin d'un phénomène aérospatial non identifiéExtrait d'un reportage de l'ORTF diffusé le 2 décembre 1973
L’émotion est palpable. Il faut bien reconnaître que ce type d’évènement n’arrive pas tous les jours ! Cet homme n’a pas l’air d’un hurluberlu, ni du genre à faire un canular.
Il assure pourtant avoir vu de ses yeux vu un ovni, il a même tenté de le dessiner pour les besoins de l'enquête. Comment aurait-il pu nommer autrement un phénomène d’une telle étrangeté ? C’est pour lui de l’inédit, de l’inimaginable, et surtout de l’inexplicable. Rien de ce qu’il connaît ne lui permet de comprendre ce qu’il a observé, si ce n’est peut-être ce qu’il a entendu dire des phénomènes extraterrestres.
Dans les années 70 les soucoupes volantes – terme générique pour désigner les ovnis – se sont fait une place de choix dans la mémoire collective. Le cinéma les a découvertes avec gourmandise, la télévision a ouvert ses plateaux aux témoins de ces phénomènes inexpliqués comme à leurs experts, et certains cas d’observation ont été fort médiatisés. On a pris l’habitude d’entendre parler d’une possible vie extraterrestre, les témoignages à ce propos fascinent tout autant qu’ils font peur.
Ces phénomènes s’invitent de jour comme de nuit, sans même prendre la peine d’envoyer un carton d’invitation. Les témoins décrivent des engins de formes diverses, évoquent des halos lumineux, des mouvements silencieux, des vols stationnaires ou des accélérations soudaines, parfois même des êtres qui se déplacent.
Mais pour autant qu’ils dépassent l’entendement, ces phénomènes aérospatiaux non identifiés (PAN) sont à contrario assez vite identifiés dans la très grande majorité des cas : foudre en boule et autres phénomènes météorologiques, météores, bolides, débris de satellites, reflet de la lune ou d’une étoile dans les nuages… Parfois, et plus prosaïquement, des lumières de grues de chantier, des lasers de discothèques, des lanternes thaïlandaises ou autres boules à facette … C’est rassurant, mais tout de même beaucoup moins glamour qu’une visite extraterrestre !
Le Geipan, un organisme pour comprendre
En France, il existe un organisme public, seule structure officielle chargée d’analyser les phénomènes observés : Le Geipan, de son petit nom Groupe d’Etude et d’Information sur les Phénomènes Aérospatiaux Non Identifiés.
Ici on ne parle pas d’ovni mais plutôt de PAN pour mieux refléter la diversité des phénomènes observés, qui ne font pas toujours référence à des objets.
Créé en 1977 à Toulouse, le Geipan fait partie intégrante du CNES ; il est doté d’un collège d’experts scientifiques, et peut faire appel à divers organismes tels l’Armée de l’Air, la Météorologie Nationale, le CNRS ou l’Aviation Civile, pour l’aider dans ses analyses.
Son rôle ? Recueillir les témoignages, enquêter, analyser les phénomènes, les comprendre scientifiquement et les expliquer. Car oui, on peut les expliquer : sur 700 signalements reçus chaque année, il y a une réponse pour 97% d’entre eux. Les observations non explicitées sont quant à elles transmises à la science.
Chacun peut soumettre une observation au Geipan, ou à la gendarmerie qui la lui transmettra. Et pour les curieux, c’est sur son site que ça se passe : toutes les archives et les enquêtes y sont publiées.
Il y a belle lurette que ce qui se passe au-dessus de nos têtes nous intrigue, l’idée d’une vie ailleurs n’est pas nouvelle. Certains s’en amusent ou s’en moquent, quand d’autres se prennent à rêver d’une rencontre extraordinaire.
Mais jusqu’à présent, aucune preuve n’a confirmé l’hypothèse extraterrestre. Quant aux phénomènes inexpliqués d’aujourd’hui, ils pourraient fort bien s’éclairer demain à la lumière de nouveaux savoirs scientifiques, ou pas… En attendant, les petits hommes verts et leurs drôles de machines n’ont pas fini de s’inviter dans nos imaginaires !
Pour aller plus loin : une enquête du magazine "Interception", diffusé le 4 décembre 2022 sur France Inter.