Jean-Michel, le père, et Sébastien, le fils, sont tous les deux salariés chez Ascoval. Pour la survie de leur entreprise, ils manifestent en famille.
Chez les Peressoni, la grève, c’est en famille et le dimanche.
Jean-Michel, le père, est salarié d’Ascoval depuis 38 ans. Son fils Sébastien est lui dans l’entreprise depuis 18 ans. « Ça fait 4 générations qu’on travaille dans l’acier », explique Jean-Michel. Le premier Peressoni à rejoindre Vallourec, c'était son grand-père, maçon fumiste à l'usine d'Anzin.
Difficile, dangereux, fatiguant. Parfois jusqu’à 6 jours par semaine. Jean-Michel et Sébastien s'accordent à dire que leur travail est éprouvant. Depuis leur entrée chez Ascoval, ils se sentent pourtant appartenir à l’entreprise comme on appartient à un pays. « Il fallait faire les efforts pour sauver l’entreprise », rapporte Sébastien. « Leur » entreprise. Et ils se battront « jusqu’au dernier jour », renchérit Jean-Michel.
« On y a laissé une partie de notre santé et une grosse partie de notre vie », raconte le plus jeune. On passe plus de temps à l’usine que chez nous, c’est une entreprise familiale. » Un attachement qui rend la fermeture envisagée de l’usine encore plus douloureuse. « Mais qu’est-ce qu’on peut y faire, nous… » se désole Jean-Michel.
L'acier coule dans nos coeurs comme le charbon dans nos veines
Sur une banderole, on peut lire « L’acier coule dans nos cœurs comme le charbon dans nos veines. » Référence à l’histoire souvent douloureuse du bassin minier. Dans le Nord-Pas-de-Calais, le charbon et l’acier ont longtemps été les piliers de l’économie locale. La région reste d’ailleurs toujours l’une des plus industrialisée de France : la valeur ajoutée régionale compte pour 14% de l’industrie française et le secteur industriel est le premier employeur des Hauts-de-France (19,4% de l’emploi en 2015).
Plus de 1000 emplois sont menacés par la fermeture d’Ascoval. L’aciérie emploie 281 personnes sur le site de Saint-Saulve, mais 1000 autres travaillent pour son compte via des sous-traitants.
L’ébauche d’une sortie de crise est attendue mercredi, à l’issue de la réunion « décisive » prévue à Bercy ce jour.
Reportage vidéo : Jean-Louis Manand et Flora Battesti