La réclusion criminelle à perpétuité a été requise mercredi 3 juillet 2024 à l'encontre de Jérôme Tonneau, suspecté d'avoir enlevé et assassiné son ex-conjointe Nathalie D., à Lille, suite à leur séparation.
Évoquant "une mise à mort planifiée, annoncée", survenue au terme d'une relation "faite de manipulation et de domination", l'avocate générale a justifié cette peine par la gravité de "l'entreprise de surveillance" mise en place par le prévenu contre son ex-conjointe et "le projet hors du commun" de son rapt puis de son meurtre.
L'avocate générale de la cour d'assises du Nord, à Douai, a requis la peine la plus lourde possible, 30 ans, soit la perpétuité, assortie d'une peine de sûreté des deux tiers.
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Jérôme Tonneau a reconnu les faits
L'ex-entrepreneur, condamné par le passé pour des faits de vol et d'escroquerie à l'assurance, est jugé pour "assassinat", "association de malfaiteurs", "enlèvement et séquestration en bande organisée" et "violence avec arme". Il reconnaît les faits.
Se succédant à la barre dans un long, minutieux et souvent éprouvant travail de portraiture judiciaire, ses amis et anciennes connaissances ont décrit un homme "sociable" et "généreux", mais aussi "obsessionnel", "incroyablement manipulateur", "sanguin" et "jaloux".
Trois complices présumés
Trois hommes d'une trentaine d'années, de nationalité roumaine, se tiennent à ses côtés dans le box vitré de la cour d'assises de Douai. Emmenés par E. D., ils avaient enlevé la victime le 27 mai 2019 sur le parking de l'agence bancaire lilloise où elle travaillait, avant de la conduire au domicile de Jérôme Tonneau.
Elle y avait été retrouvée morte dans la salle de bains, ligotée et égorgée. À l'encontre de deux des coaccusés, "hommes de main" lors de l'enlèvement, la procureure a requis 20 ans de réclusion assortis d'une période de sûreté des deux tiers.
Verdict vendredi
Estimant la culpabilité d'E. D. "un degré au-dessus", de par son rôle dans le recrutement et la coordination de l'équipe, elle a demandé 30 ans de réclusion, avec une période de sûreté des deux tiers.
Le verdict sera rendu ce vendredi 5 juillet 2024. L'assassinat de Nathalie avait causé une vive émotion en 2019, dans un contexte de montée en visibilité des féminicides. La victime s'était rendue à plusieurs reprises au commissariat afin de dénoncer le harcèlement de son ex-conjoint.
Avec AFP