Attentat dans un lycée d'Arras : "Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr et des mains pour nous égorger", une minute de silence dans tous les collèges et lycées

Les 673 collèges et lycées de l'Académie de Lille ont été invités à suivre, ce lundi après-midi, une minute de silence. 145 000 élèves ont participé à l'hommage national, dont le collège Albert Schweitzer de La Bassée.

"Tu ne nous as point donné un cœur pour nous haïr et des mains pour nous égorger". Un extrait du traité sur la tolérance de Voltaire pour commencer l'hommage aux deux professeurs tués dans leur établissement. Samuel Paty, il y a 3 ans jour pour jour et Dominique Bernard, il y a 3 jours, à Arras. 

L'élève de 3ème lit également une partie de la Lettre aux Instituteurs et Institutrices de Jean Jaurès. Loïse Cason, 14 ans, se dit fière d'avoir pu prononcer ces mots : "les professeurs nous apprennent des choses donc on leur doit le respect (...) ça me fait mal au cœur, je ne comprends pas pourquoi on s'en prend à eux."

L'incompréhension, c'est un sentiment partagé au collège Albert Schweitzer de La Bassée. Après la lecture, élèves, professeurs, agents ont respecté une minute de silence, en présence du préfet de région, Georges-François Leclerc.

Un temps de recueillement plus que nécessaire selon les professeurs. Alice Mattana enseigne l'histoire-géographie et a apprécié pouvoir échanger avec ses collègues en début de matinée avant de retrouver ses élèves : "ils avaient beaucoup de questions, ils sont choqués et très bien informés. On était là pour leur répondre. Les deux heures entre nous ont servi à nous préparer. On voit que les plus jeunes ont peur, on est là pour les rassurer.

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Alice Mattana, professeure d'histoire-géographie ©Antoine Morvan / France TV

"Tant qu'on a dans l'esprit que nous, professeurs, devons véhiculer les valeurs de la République, c'est assez simple en fait", résume l'enseignante. 

On se rend compte que les élèves nous aiment ! La République ne s'effondre pas parce qu'il y a eu ces assassinats mais c'est une lutte que l'on doit mener au quotidien.

Alice Mattana, professeure d'histoire-géographie

Pourtant, les choses ont changé depuis vendredi, à en croire les élèves eux-mêmes. "C'est plus comme avant, confie Loïse, il y a la gendarmerie devant le collège". Michaël lui a 10 ans et assure être d'habitude un garçon très courageux "mais quand on parle d'attentat, mon courage s'évapore, j'ai peur que ça se passe ici."

La communauté éducative

Le personnel de l'établissement a également interrompu le travail pour participer à ce recueillement, comme Angélique Legay, second de cuisine. Elle aussi fait partie de la communauté éducative en première ligne et se sent particulièrement concernée par l'attaque de vendredi. 

Pendant la minute de silence, je n'ai pas pensé, j'ai juste vécu le moment présent

Angélique Legay, second de cuisine au collège de La Bassée

Tous ont repris leur travail juste après ces quelques minutes de recueillement, "on a tous une mission ici, affirme la jeune femme, on sait pourquoi on est là et on doit continuer.

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