Deux jours après la mort de Dominique Bernard, l'enseignant assassiné lors de l'attaque au couteau au lycée Gambetta, la ville d'Arras lui a rendu hommage ce dimanche 15 octobre 2023, à 11h00, devant le beffroi de la ville. Sirènes, fleurs et discours, un moment d'union fort en émotions.
Les sirènes de la ville retentissent ce dimanche 15 octobre 2023 à 11h00. Des élus, des proches de la victime sont présents et une foule d'anonymes, d'Arrageois mais pas seulement, se rassemblent sur la place des Héros de la ville.
Les larmes coulent sur certains visages, beaucoup de personnes sont émues. La place est noire de monde. Plusieurs milliers de personnes sont présentes. Parmi la foule des anonymes, une ancienne élève de la cité scolaire Gambetta. "J'y étais il y a plus de 20 ans, il y a comme une trace intemporelle qui s'est faite ça m'a perturbée. Je voulais apporter mon soutien d'autant que j'ai des enseignants dans ma famille."
Un peu plus loin un homme témoigne : "Je viens de Roost-Warendin près de Douai. Ma fille est prof de français en région lyonnaise. Je suis très inquiet, ça ne peut plus durer".
Face à la foule, une délégation d'élus, des représentants des professeurs. "Trois ans après l'assassinat de Samuel Paty, il est insupportable d'avoir à revivre le même effroi : quand l'école publique et laïque est à nouveau une cible et que des personnels, professeurs, agents sont attaqués sur leur lieu de travail dans l'exercice de leur mission", affirme au nom de l'intersyndicale Catherine Piecuch, co-secrétaire du syndicat d'enseignants FSU dans le Nord et le Pas-de-Calais.
Frédéric Leturque, maire d'Arras, prend la parole : "Nous sommes toutes et tous rassemblés unis debout pour sa famille, ses enfants et en soutien, en solidarité avec la communauté éducative de France. Vendredi matin, Arras, la France a été attaquée. La consternation s'est abattue ... Il n'y a pas de mot pour apaiser cet acte de barbarie. Notre République est à l'épreuve (...)", a déclaré le premier magistrat de la ville.
L'attentat, commis par un ancien élève de 20 ans, fiché S et de nationalité russe, et qui a également fait trois blessés, a été qualifié par le président Macron de "terrorisme islamiste". Il a provoqué une onde de choc, en particulier chez les enseignants, déjà affectés il y a trois ans par l'assassinat d'un des leurs, Samuel Paty, décapité le 16 octobre 2020 pour avoir montré des caricatures de Mahomet en classe.
En même temps, un rassemblement de soutien avait lieu à Lille, place de la République. La maire de la ville, Martine Aubry, des élus, des syndicats enseignants, des professeurs se sont rassemblés et se sont recueillis lors d'une minute de silence. Quelque 300 personnes étaient présentes.
Avec AFP