Une cérémonie en hommage aux familles ayant perdu un ou plusieurs proches s'est tenue dans le crématorium d'Herlies (Nord) samedi 29 octobre. L'occasion aussi de constater l'augmentation du nombre de crémations dans la région au cours des dernières décennies.
"Un hommage à ma maman, ça fait un an qu'elle est partie", "leur rendre hommage, c'était la moindre des choses", "honorer ma petite maman qui est devenue notre petit ange"... Au crématorium de Herlies, plusieurs centaines de personnes se sont réunies pour une "Journée du souvenir".
En effet, ce week-end de la Toussaint représente traditionnellement un moment de recueillement pour les familles qui ont perdu un proche.
Rassembler les familles qui ont vécu un décès
Cet événement est "important parce que cette cérémonie rassemble toutes les familles qui, dans l'année, ont eu à vivre un décès et une crémation ici", explique Maurice Thoré, président des crématistes du Nord. Ce moment de recueillement collectif donne ensuite la possibilité "de laisser une trace en déposant dans ce jardin du souvenir, dans les arbres, un petit ruban avec une pensée" pour le défunt.
Cette cérémonie a permis à plus de 300 personnes de se retrouver dans un esprit de solidarité. "C'est un bon moment pour tout le monde, pour les personnes qui ont vécu aussi des moments difficiles durant cette période Covid", poursuit-il. Mais aussi pour "les élus qui ont en charge l'établissement, qui l'ont rénové de façon interne" et pour "les associations crématives qui retrouvent ici un certain nombre de leurs adhérents".
Le sens de ma présence ici, c'est de me rappeler qu'on a eu des gens avec qui on a vécu de très beaux moments et ne pas les oublier surtout.
Une personne venue se recueillir
La crémation, une pratique en forte hausse
Le fait que cette cérémonie se tienne dans des crématoriums comme celui de Herlies n'est pas anodin. En effet, la crémation est en forte augmentation. "L'accroissement et le développement de la crémation dans notre région est un événement qui se profile depuis 1980", explique Maurice Thoré. A cette période, on comptait 0,1% de crémation parmi les décès alors qu'aujourd'hui, "on est à 40% à peu près, vraisemblablement 42% en 2021". La crémation représente globalement "sur les agglomérations comme celles de Lille, 50% des décès".
Un récent sondage "par un hebdomadaire spécialisé laisse penser que dans les quelques années on approchera les 60%". La crémation sera donc supérieure "à l'inhumation séculaire que l'on a connue malgré les difficultés qu'elle a eu à se développer. Compte tenu, durant de longues années, "de la position de l'Eglise catholique romaine qui s'opposait à la crémation", analyse le président.
Et malgré l'augmentation du prix de l'énergie, il assure que "le prix de la crémation ne va pas doubler". Mais le prix va forcément augmenter, mais à quelle échelle ? "On n'a pas encore exactement la répercussion. Que représente l'augmentation du gaz dans la taxe de crémation ?" C'est ce débat qui, selon lui, doit avoir lieu "rapidement" entre les collectivités délégantes et les gestionnaires.
Car pour lui, pas question que "cette augmentation soit répercutée intégralement sur les familles qui sont endeuillées, qui sont pour certaines dans la difficultés et qui n'ont pas à supporter massivement ces augmentations".
Parmi les options mises en avant par Maurice Thoré, il y a celle "d'un bouclier tarifaire". Ne pas ajouter plus de difficulté au deuil, c'est désormais l'objectif de beaucoup de crématoriums face à la hausse des prix.