"Au-delà de la simple boule de glace qu'on mange sur la plage l'été, nous proposons plus de 350 références", les glaciers au top dans les Hauts-de-France

Artisans, petites entreprises ou géants de l'agro-alimentaire, la région Hauts-de-France est une terre de glace. De production de délicieuses douceurs fraîches, sucrées, savoureuses et parfois dégoulinantes. Tour d'horizon d'un métier saisonnier, créatif et qui ne connait pas la crise !

Á la plage, achetée à un camion, à la maison sans raison, en gâteau glacé à partager ou pour fêter le petit dernier, en cornet, en pot, au boulot... la glace fait partie de notre quotidien. Dans le Nord-pas-de-Calais, les glaciers sont nombreux, de nouvelles marques même voient le jour. Petits ou grands, artisans ou géants de la crème ou du sorbet. Tour d'horizon pour grands gourmands. 

La promesse du goût

C'est un peu le petit poucet qui aimerait devenir un géant. Depuis 2017, ses glaces se font une place au soleil des supermarchés, restaurants et épiceries fines. Promis Juré a vu le jour à Sainghin-en-Mélantois (Nord). Une histoire de famille, comme souvent. Le papa faisait déjà des douceurs givrées avec sa marque Atelier Gaspard, le fiston a lancé sa propre marque.

Avec une promesse : du goût. Sur les pots, une carte indique bien la provenance régionale et Baptiste Deleplanque complète : "Les fraises viennent du marché de Phalempin, la crème de l'Avesnois, le yaourt est produit par "Laits prairies du Boulonnais", pour le café, nous avons signé un partenariat avec "Les cafés du ch'ti" et la liste locale est encore longue...

La petite entreprise emploie une dizaine de personnes : cinq à la production, toujours à Sainghin-en-Mélantois, et cinq commerciaux. Car la marque a de l'ambition. Celle de se développer partout en France. Baptiste Deleplanque vante le "côté produit régional" et ajoute "c'est une fierté et surtout le goût du produit, notre différence c'est l'intensité de parfum". 

Une qualité reconnue par le Gault et Millau qui a classé la glace vanille de la petite entreprise à la troisième place du top 10 en 2019. 

Tradition et innovation, la marque Van Den Casteele

Peut-être plus connu, parce que plus ancien, le glacier des Flandres Van den Casteele. Depuis 45 ans, la production se fait là où la marque est née, à Saint-Sylvestre-Cappel, dans le Nord. Aujourd'hui, le lait entier qui sert à la fabrication des glaces vient toujours de la ferme d'un producteur du village. Ce sont pourtant 150 000 litres qui sont produits par an par 45 artisans glaciers. 

Florent Lécrivain, le directeur, a une conviction : celle que dans la région le réflexe de manger une glace est plus fréquent que dans d'autres. Il explique que c'est une des raisons qui pousse l'entreprise à innover constamment. "Au-delà de la simple boule de glace qu'on mange sur la plage l'été, nous proposons plus de 350 références, 50 parfums, de la boule à la pièce montée sur mesure de 10 à 140 personnes !". Car l'entreprise vit beaucoup grâce aux événements festifs et familiaux : baptêmes, mariages et noël.  Les fêtes de fin d'année représentent 40 % du chiffre d’affaires de Van Den Casteele. Qui renouvelle un tiers de ses desserts chaque hiver. Et cet été, nouveauté proposée par le service Recherche et développement, des glaces végétales, et notamment une au tournesol à base de protéine de pois.

"Innover est la seule façon de faire la différence", explique Florent Lécrivain dans un marché monopolisé par les géants de l'industrie agro-industrie. "Ils détiennent 92 % du marché à eux seuls, on est quelques artisans à se partager les 8 % restants !" Et puis, Van Den Casteele, c'est aussi la tradition familiale, locale avec ses boutiques implantées dans toute la Région. Sur les 12 de l'entreprise, une seule a été créée en dehors, en région parisienne. D'ailleurs, les deux qui vont ouvrir cette année seront à Lens et dans la Métropole lilloise. Du local en local.

L'Amérique à Cambrai

C'est la plus française des marques de glaces américaines. D'ailleurs, Häagen-Dazs joue cet été la carte du made in France, et même du "ça vient d'en haut, des Hauts (de-France)".  

Le glacier a lancé une campagne de publicité, à Marseille, pour rappeler que les glaces sont produites à Tilloy-lès-Mofflaines, près d'Arras, dans le Pas-de-Calais. La marque s'est même fendue d'un spot diffusé sur les réseaux sociaux. 

Depuis 32 ans, la production se fait près d'Arras, dans le Pas-de-Calais. La possibilité de collecter du lait directement auprès des producteurs locaux est à l'origine du choix du site en 1992. Gaëlle Cauchois, cheffe de groupe marketing chez Häagen-Dazs France, précise : "la qualité de la glace passe par les ingrédients. Et c'est dans les Hauts-de-France que la crème et le lait sont les meilleurs". Elle complète "la crème et le lait proviennent de 450 fermes autour de l'usine. En très (très) grande majorité, le lait que nous utilisons vient de là."

Cocorico !

Le site arrageois produit 75 millions de litres de crèmes glacées par an et exporte vers plus de 90 pays. L'usine emploie 550 personnes : 500 en production qui se relaient jour et nuit et 50 dans un bureau de Recherche et développement. Sur place, sont produits des pots, des mini-cups, des bâtonnets et des bacs pour les boutiques de l'enseigne partout dans le monde.

Gaëlle Cauchois nous explique "en dehors de l'Amérique du Nord et du Japon, toutes les glaces de notre marque que vous achetez sont produites à Tilloy-lès-Mofflaines ! Alors que cela fait plus de 30 ans que nous produisons dans le Pas-de-Calais, même en France, cela ne se sait pas. C'est l'origine de notre campagne de publicité : révéler ce grand secret !". 

D'autant que ce secteur "est en croissance depuis 10 ans", continue la cheffe marketing qui constate aussi l'arrivée de nouvelles marques régionales. "Tant mieux s'il y a plus d'acteurs sur ce secteur, c'est la preuve que le marché est en hausse constante".