Auchan boucle une année 2022 compliquée : inflation, marges sous pression et dépréciations liées à la Russie

Le distributeur Auchan a bouclé une année 2022 compliquée, pris en tenaille entre l'inflation, les efforts concédés sur ses marges dans la vente de carburants, et les importantes dépréciations passées au premier semestre, notamment sur ses activités en Russie.

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L'an dernier ELO, la holding du distributeur, a dégagé un modeste bénéfice net de 42 millions d'euros en 2022, huit fois inférieur à celui de 2021, grâce notamment au produit de la cession d'activités, principalement celle d'Auchan Retail à Taïwan au second semestre 2022 pour 117 millions d'euros.

En 2021, année encore marquée par la crise sanitaire, la holding du distributeur - ex-Auchan Holding, propriété de l'Association familiale Mulliez (AFM) - avait dégagé 358 millions d'euros de bénéfice net, contre 678 millions d'euros en 2020, où la cession des activités en Chine au géant Alibaba, avait permis au groupe de revenir dans le vert.

Le produit des activités ordinaires, équivalent du chiffre d'affaires du groupe, a progressé de 7,7% à 33,48 milliards d'euros, ce dont s'est félicité Yves Claude le PDG d'Auchan Retail, qui regroupe les activités de commerce alimentaire d'Auchan (hypermarché, supermarché, proximité, drive, vente en ligne).

"2022 a été marquée par la guerre entre l'Ukraine et la Russie, deux pays dans lesquels nous avons fait le choix de rester pour venir en aide aux populations civiles", a affirmé M. Claude.

Le 17 février, Kiev a accusé Auchan d'être "une arme à part entière de l'agression russe", après la publication d'une enquête du quotidien Le Monde selon laquelle le groupe aurait contribué à l'effort de guerre de Moscou via une collecte de produits destinés à l'armée de Vladimir Poutine en mars 2022.

"Toutes les insinuations du journal Le Monde sont fausses", mais "il y a des choses qui sont vraies, par exemple il y a des produits qui ont été retirés par une association, dans la ville de Vladimir, pour un chiffre d'affaires total de 220 euros", a affirmé ce mercredi M. Claude.

"En Ukraine, où on est number one en soutien à la population, la porte de notre magasin d'Irpin, qu'on avait ouvert après les massacres, a été défoncée suite à l'article du Monde. Je suis furieux, écoeuré", a-t-il ajouté.

Neuf ans de décroissance du chiffre d'affaires 

En France, Auchan fait "à peu près 50%" de ses ventes globales et a enchaîné "neuf ans de décroissance du chiffre d'affaires", a-t-il dit. Mais ce dernier "retrouve une tendance haussière" car "le groupe commence à récupérer le fruit de ses actions nombreuses pour transformer le résultat de façon durable".

Les revenus semestriels ont ainsi progressé de 5,2% en France au second semestre 2022, après un recul de 1,9% au premier.

En revanche, le résultat brut d'exploitation (Ebitda) recule de 3,3% à 1,67 milliard d'euros au niveau du groupe, et même de 8,2% pour Auchan Retail, à 1,33 milliard d'euros. En cause, le boom des ventes de carburant à "faible marge", car le groupe n'a pas répercuté toute la hausse des prix sur le consommateur.

Ce recul de l'Ebitda -en particulier en France et au premier semestre- est dû à un "repositionnement" des prix "que j'ai décidé et que j'assume complètement (...) qui nous a permis de revenir dans le match, par un soutien au pouvoir d'achat", a affirmé M. Claude.

Le bénéfice d'exploitation a baissé de plus de 60% à 366 millions d'euros par rapport à 2021, une année qui avait profité de plus-values tirées de cessions d'entrepôts chez Auchan Retail.

Cette baisse s'explique par les "impacts comptables de la guerre en Ukraine" (156 millions d'euros), des "immobilisations corporelles en Ukraine et Russie" (123 millions d'euros) et des dépréciations sur l'activité en France (126 millions d'euros).

En 2023, ELO "veillera à garder une solidité financière forte", dans un "contexte qui restera instable (inflation alimentaire, prix de l'énergie, situation géopolitique)", affirme en guise de perspectives le groupe.

Avec AFP

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