Augmentation du coût de la vie étudiante : des rentrées plus chères en prévision à Lille et à Amiens

Le syndicat étudiant Unef publie, ce mercredi 21 août, son classement annuel des villes universitaires françaises selon le coût de la vie. France 3 fait le point sur la situation pour les villes de Lille (Nord) et d'Amiens (Somme), qui suivent toutes deux la tendance nationale, à la hausse.

Dans quelle ville vaut-il mieux faire ses études ? La réponse à cette question brûlant les lèvres des nouveaux étudiants diffère selon les critères choisis : filière universitaire, climat social, coût de la vie... L'Union nationale des étudiants de France (UNEF) s'est concentrée sur ce dernier critère pour établir son classement des villes universitaires, publié ce mercredi 21 août 2024.

Le syndicat affirmait déjà dans son enquête nationale annuelle, divulguée le 14 août, que le coût de la vie étudiante avait augmenté de 2,25 % pour l’année universitaire 2024-2025, par rapport à celle de 2023-2024. Cela représente 482,16€ de dépenses en plus par an pour les étudiants.

En cause notamment, la hausse des tarifs d’inscription universitaire, des coûts de l’énergie ou encore des produits alimentaires. En prenant en compte les spécificités régionales, où se situent les villes de Lille (Nord) et Amiens (Somme) ?

À Lille, des transports coûteux

La capitale des Flandes se classe 17ème sur les 47 villes étudiées par le syndicat, avec un coût de la vie mensuel moyen de 1 775€. Par rapport à 2023, cela représente une hausse de 2,58%, soit 29,56€ de dépenses supplémentaires mensuelles pour les étudiants.

L'une des raisons de cette légère hausse se trouve du côté des transports Ilévia. Cette année, onze villes augmentent leurs tarifs comme l'Eurométropole de Lille (MEL). En excluant l'Île de France, championne toute catégorie de la vie chère, Lille est la ville en région qui propose le tarif le plus élevé d'abonnement : jusqu'à 324,00 € par an.

À lire >> Ilévia : Entre fraude et matériel vieillissant, un rapport dresse un bilan en demi-teinte pour les transports de la MEL

Une hausse de 4,52% par rapport à 2023 "historique" selon le syndicat UNEF, "dans un contexte où la précarité ne cesse de s’accentuer et que de plus en plus d’étudiant∙e∙s ne parviennent pas à joindre les deux bouts".

Les loyers moyens atteignent 524 € à Lille, le premier poste de dépense chez les jeunes et souvent facteur de précarité. Les loyers représentent plus de la moitié de leur budget mensuel et une personne sur trois déclare n’avoir que 100€ de reste à vivre après avoir payé son loyer.

À Amiens, un quotidien de plus en plus cher

La vie étudiante est moins onéreuse au sein de la préfecture de la Somme, qui se positionne à la 29ème position du classement avec un coût de la vie mensuel moyen de 1 101,13€. Un meilleur score que Lille, mais tout de même moins bon que les années précédentes.

Les dépenses des étudiants augmenteront de 3,74%, un résultat "largement supérieur à la moyenne nationale". La "mauvaise nouvelle" fait perdre quatre places à Amiens dans le classement de cette année.

Cela se traduira par des dépenses supplémentaires de l’ordre de 472,80€ pour les Amiénois et Amiénoises. Ce bond dans le classement s’explique notamment par la hausse du prix de transport qui s’établit cette année à 8%, pour atteindre un abonnement annuel à 228,20€. Côté logement, les prix augmentent de 4,16% pour atteindre les 451€ mensuels de loyer moyens.

De fortes revendications

Le syndicat à l'origine de cette enquête et à la méthodologie critiquée par certains groupes politiques, se définit lui-même comme "une organisation indépendante des mouvements politiques". Il porte une série de revendications pour pallier ces hausses du coût de la vie.

Encadrement national des loyers, aboutissement du plan de construction de 60.000 nouveaux logements étudiants lancé en 2018 et toujours pas atteint, réforme de l'APL ou encore gratuité des transports font partie des pistes évoquées par l'UNEF.

À noter que l'augmentation des dépenses étudiantes n'est pas équitable entre tous et toutes. Des différences se font sentir sur le budget selon la nationalité (les étudiants étrangers peuvent payer jusqu'à 3 879€ de frais d'université pour des diplômes nationaux à Lille et Amiens), l'accès aux bourses ou non et selon le genre.