Deux motions de censure ont été rejetées hier, à l'Assemblée nationale. Ce mardi 21 mars, des syndicats des Hauts-de-France partagent leurs réactions et leurs attentes avant une interview présidentielle, prévue demain.
"Surpris". L'expression revient souvent chez les syndicats des Hauts-de-France, contactés ce mardi 21 mars. Tous soulignent le faible nombre de voix ayant manqué pour qu'une des deux motions de censure, contre le gouvernement d'Elisabeth Borne, soit adoptée.
Une motion de censure rejetée à neuf voix
"Cela indique que l'Assemblée nationale est divisée en deux blocs et cela démontre aussi que la mobilisation des Français a un impact sur les politiques", affirme Georges Boulenger, secrétaire régional CGT Nord Pas-de-Calais.
C'est un nouvel aveu d'échec après le 49.3 !
Perrine MohrSecrétaire générale CFDT Hauts-de-France
"On espérait réellement que la loi ne soit pas votée. Bien sûr, c'est décevant", réagit Thierry Quétu, secrétaire régional FSU Hauts-de-France.
Jean-Baptiste Konieczny, secrétaire régional FO, dit quant à lui "admirer les députés qui ont voté ces motions. Certains ont pourtant subi des pressions."
Les attentes avant la prise de parole présidentielle
Le président de la République sera interviewé demain, mercredi 22 mars, à 13 heures. "On serait étonnés qu'il nous annonce quelque chose de positif. Un retrait, ce serait parfait mais on ne se fait guère d'illusions", souffle Thierry Quétu.
Ça fait quand même deux mois et huit mobilisations. Un président, élu démocratiquement, devrait entendre !
Thierry QuétuSecrétaire régional FSU Hauts-de-France
Mêmes échos du côté de la CFDT : "On veut que le président entende et respecte les voix des travailleurs !", confirme Perrine Mohr.
"Nous faisons la demande solennelle au Président de retirer ce projet de réforme et d'organiser une conférence sociale sur le travail avant de parler des retraites", poursuit la secrétaire CFDT. Nous sommes pour une réforme qui englobe tous les sujets. Là, telle quelle, c'est uniquement une réforme budgétaire."
Aujourd'hui, le président doit écouter les salariés. On n'a jamais vu quelqu'un d'aussi méprisant !
Georges BoulengerSecrétaire régional CGT Nord Pas-de-Calais
Pour la CGT, seules deux options sont aujourd'hui valables : "Depuis le début, on est clairs : nous voulons un retrait de cette réforme. Ou alors qu'Emmanuel Macron consulte la population avec un référendum", explique Georges Boulenger.
Une idée approuvée par FO. "On arrive à mobiliser énormément de monde dans les rues", souligne Jean-Baptiste Konieczny. "Le gouvernement devrait les consulter. Au moins, la démocratie l'emportera."
Prochain objectif : le jeudi 23 mars
"On pense que ce n'est pas fini. Sinon, on ne continuerait pas à appeler à la mobilisation. Dans le passé, il y a déjà eu des lois qui ont été promulguées et qui ont ensuite été retirées. C'est par exemple le cas du CPE", rappelle Perrine Mohr, de la CFDT.
Tous restent donc mobilisés contre un report de l'âge légal de départ à la retraite à 64 ans. Mais face à une colère qui monte, certains craignent les débordements.
"On a des actions organisées en intersyndicale mais d'autres se préparent spontanément, à droite et à gauche. Ça commence à déraper et on ne voudrait pas que cela finisse mal", alerte Jean-Baptiste Konieczny, secrétaire général FO Pas-de-Calais.
En attendant le jeudi 23 mars, date prévue pour une neuvième journée de manifestation, plusieurs actions sont menées chaque jour : la collecte des déchets est suspendue à Saint-Omer, l'incinérateur de Tereos est bloqué toute la matinée de ce mardi 21 mars, des points de blocage s'organisent à travers toute la région…
"On appellera à la grève et à la mobilisation tant que cette réforme sera là", conclut Georges Boulenger, secrétaire régional CGT Nord Pas-de-Calais.