Des médecins retraités ont décidé de retrousser leurs manches et de se regrouper au sein d'un cabinet situé dans le centre hospitalier d'Avesnes-sur-Helpe. Les premiers patients ont été accueillis avant-hier.
"J'ai appelé une dizaine de cabinets... Franchement c'est pénible ! Il arrive un moment où on se dit qu'on va laisser tomber", explique Ginette Ducarne, blessée au bras depuis un mois.
Eden, scolarisé en primaire lui a une conjonctivite. Sa maman préfère prévenir que guérir et se dit satisfaite d'avoir pu obtenir un rendez-vous au centre hospitalier d'Avesnes-sur-Helpe, la veille pour le lendemain. "Mon médecin est en vacances et je n'ai pas réussi à avoir d'autres médecins dans les alentours. Mais vraiment ! Là dans cette structure, le rendez-vous a été pris hier soir pour cet après-midi. C'est vraiment très très bien", appuie-t-elle soulagée.
Bénédicte Moreau, médecin en retraite depuis un an explique ce qui l'a motivée : "Je pense que s'il n'y avait pas eu de carence comme cela en médecin, je n'aurai pas repris. Je me suis rendue compte en rencontrant mes anciens patients que tous cherchaient désespérément un médecin".
Et pour cause, à Avesnes-sur-Helpe, deux médecins généralistes partis en retraite en décembre et avril derniers laisse une patientèle de 3 000 personnes sans solution. Et à Fourmies, non loin de là, on est passé de 20 médecins à 6 en quelques années.
La communauté de communes du coeur de l'Avesnois est donc, avec 23 médecins pour 33 000 habitants (soit 0,7 médecin pour 1000 habitants), un désert médical.
"Aider, c'est satisfaisant en soi"
Alors l'issue de la campagne de vaccination contre le Covid-19, Christian Castel, 72 ans, Bénédicte Moreau, 65 ans, Xavier Pantou, 68 ans, Didier Fonteneau, 72 ans, médecins libéraux retraités mais actifs et Anaïs Delecour ont repris du service à l'hôpital, sous forme de vacations.
Serge Gunst, directeur du Centre Hospitalier d'Avesnes-sur-Helpe explique qu'il y avait alors une dynamique en place, et qu'il fallait allez vite pour ne pas la perdre, pour que les médecins retraités restent mobilisés.
"Cela va vite, hier j'ai rencontré un ancien médecin qui m'a assuré qu'il viendrait nous filer un coup de main en juillet, après ses vacances de juin. L'idée c'est d'aider, les patients et les médecins généralistes. Aider... C'est satisfaisant en soi, je pense", insiste Christian Castel.
L'initiative est temporaire et répond à l'urgence, mais jusqu'à quand ? Les consultations se font tous les après-midis de la semaine au centre hospitalier d'Avesnes-sur-Helpe.