Fermées depuis près d'un an, les Aciéries et Forges d'Anor (Nord) pourraient rouvrir d'ici la fin de l'été. Deux entreprises de la région se sont positionnées, ces dernières semaines, pour reprendre l'activité. Une bonne nouvelle même si beaucoup reste à faire.
Les 68 derniers salariés des Aciéries et Forges d'Anor avaient mis la clé sous la porte en juillet dernier. Près d'un an plus tard, le site spécialisé dans les lames industrielles pourrait rouvrir à la fin de l'été.
Deux entreprises de la région, Saretco et Eurolame, se sont positionnées. Elles pourraient reprendre deux des trois activités de l'établissement fondé en 1902 : la fonderie et la mécanique des lames. Le dernier département, le forgeage-laminage, n'a, pour le moment, pas suscité d'intérêt.
Toujours est-il que certaines machines et une vingtaine d'ouvriers pourraient reprendre du service. Une nouvelle inespérée pour Anor, ville en difficulté de l'Avesnois, et ses 3 300 habitants. "Le processus administratif est en cours. Le tribunal de commerce devrait statuer sur l'offre mi-juillet pour une reprise d'activités espérée en septembre", fait savoir Guillaume Vilaire, chargé de développement économique à la communauté de communes Sud Avesnois, en charge du dossier.
La communauté de communes a avancé l'achat de 120 000 euros d'actifs : "Une aide évidente car nous croyons au potentiel de redémarrage."
Un dossier "symbolique"
"Nous sommes ultra-déterminés. C'est un dossier symbolique, il s'agit de la dernière industrie sur la commune d'Anor. Nous ne pouvons pas baisser les bras", continue le chargé de développement.
Si l'activité peut bientôt reprendre, il s'agit avant tout d'un "petit miracle" rendu possible par le savoir-faire des ouvriers : "C'est un site qui a une excellente renommée. A l'échelle nationale, les Aciéries et les Forges d'Anor sont la dernière entreprise à produire des lames pour l'industrie."
Jean-Luc Pérat est élu local depuis 43 ans. Il occupe désormais les postes de maire à la commune d'Anor et de président de la communauté de communes. Depuis qu'il s'est investi dans son territoire, il a vu changer le paysage industriel : "Mon père a fait presque l'ensemble de sa carrière dans les Aciériers et Forges d'Anor. A l'époque, plus de 350 ouvriers travaillaient tous les jours. Depuis, tout a changé. Alors notre petit rêve secret, ce serait d'y arriver. Si on parvient à reprendre l'activité, on aura rendu service à notre territoire."
Une course contre-la-montre
Fin octobre, peu de temps après la fermeture de l'établissement, un premier repreneur s'était positionné. Il avait rapidement jeté l'éponge devant la longueur des procédures. Un an après, la situation est identique : "Notre pire ennemi, c'est le temps. Une des deux entreprises doit respecter ses commandes. Et pour cela, elle doit reprendre rapidement l'activité du site."
Philippe Kochalski, le PDG d'Eurolame, une des deux entreprises impliquées, l'accorde : "J'espère pouvoir ouvrir depuis octobre dernier. Mais tous les mois, les démarches prennent du retard, notamment à cause de la crise du coronavirus. On a joué de malchance. Nous sommes toujours volontaires, mais ça urge. On espère pouvoir ouvrir, nous, en juillet pour respecter nos engagements auprès de nos clients."
La reprise d'activités des Aciéries et les Forges d'Anor dépend donc du temps : "Nous devons garder confiance. Rien n'est perdu, mais tant que je ne reverrai pas les machines tourner, il y aura toujours un doute", confie le maire de la commune, Jean-Luc Pérat.